Depuis 2021, ces experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l'homme ont reçu "des récits persistants et alarmants d'exécutions horribles, de charniers, d'actes de torture, de viols et de violences sexuelles, de pillages, de détentions arbitraires et de disparitions forcées perpétrés par les forces armées maliennes et leurs alliés dans la région de Mopti et ailleurs, dans le contexte des hostilités en cours", souligne un communiqué. Le texte est notamment signé du Groupe de travail sur l'utilisation de mercenaires et par la Rapporteuse spéciale sur les droits de l'homme et la lutte antiterroriste et le rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ces experts ne s'expriment pas au nom de l'ONU. "Nous sommes particulièrement préoccupés par des informations crédibles selon lesquelles, au cours de plusieurs jours fin mars 2022, les forces armées maliennes accompagnées de militaires soupçonnés d'appartenir au groupe Wagner, ont exécuté plusieurs centaines de personnes, qui avaient été rassemblées à Moura, un village dans le centre du Mali", expliquent-ils, soulignant que la plupart des victimes appartenaient à la minorité peule. "Nous sommes troublés par l'augmentation apparente d'attribution de fonctions militaires traditionnelles au groupe Wagner dans diverses opérations militaires, y compris des opérations définies comme antiterroristes, notamment à Nia Ouro, Gouni et Fakala", ont ajouté les experts. Le Mali a été le théâtre de deux coups d'Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. Quoiqu'elle ne l'ait jamais admis, la junte a fait appel à Wagner tout en poussant au départ la force militaire française Barkhane, après des années de lutte antijihadiste. En novembre, la junte avait réfuté les conclusions d'un rapport de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) qui déjà accusait l'armée d'abus contre les civils, d'alliance avec des mercenaires de Wagner et de ségrégations contre la communauté peule. "Le Mali doit faire preuve de la plus grande vigilance pour interdire la participation directe aux hostilités de tous les individus opérant sur son territoire. L'utilisation de mercenaires, d'acteurs assimilés à des mercenaires et de sociétés militaires et de sécurité privées ne fait qu'exacerber le cycle de violence et d'impunité qui prévaut dans le pays", ont encore insisté les experts.
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