Crise de l'électricité: le gouvernement sud-africain sommé de déclarer l'état de catastrophe

La pénurie d'électricité dans la première puissance industrielle africaine s'est aggravée depuis l'an dernier, avec des coupures allant jusqu'à près de 12 heures par jour. Ces délestages imposés aux entreprises et aux quelque 60 millions de Sud-Africains sont programmés par l'entreprise publique Eskom, incapable de produire suffisamment de courant. Accablée par les dettes, notamment après des années de corruption endémique sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018), l'entreprise bataille avec un parc de centrales vieillissantes et mal entretenues. L'état de catastrophe nationale permettra de débloquer des fonds et des ressources pour "mieux gérer la crise", a expliqué lors d'une conférence de presse le secrétaire général de l'ANC, Fikile Mbalula. "Le président et l'équipe gouvernementale ont reçu des instructions claires de l'ANC", a-t-il poursuivi, expliquant que cette décision prise à l'issue d'une réunion le week-end dernier du puissant Comité exécutif national (NEC) du parti devrait accélérer une réponse du gouvernement, l'objectif étant d'en finir avec les délestages d'ici la fin de l'année. "Nous ne pouvons pas être arrogants et nier le fait que nous traversons une crise", a ajouté M. Mbalula. L'aggravation de la crise de l'électricité a provoqué la colère, avec des manifestations à l'appel du premier parti d'opposition (DA, Alliance démocratique). Ce dernier estime que les délestages coûtent chaque jour des centaines de millions de dollars à une économie déjà en difficulté. D'autres manifestations sont prévues. La banque centrale sud-africaine table sur une croissance à seulement 0,3% cette année, notamment en raison de la crise énergétique. Une enveloppe de 98 milliards de dollars a été approuvée pour la transition énergétique de l'Afrique du Sud l'an dernier à la COP27. La pays tire encore 80% de son électricité du charbon.