"Je pense qu'une partie de l'Etat profond en France est embarrassée par les victoires sécuritaires et diplomatiques du Maroc", a affirmé M. Haddad, président de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, lors d'un forum organisé par l'agence de presse marocaine MAP. M. Haddad a regretté qu'"un proche de la présidence française", Stéphane Séjourné, chef du groupe Renaissance (Renew) à Bruxelles, ait été "l'un des architectes de la résolution". "J'espère que l'Etat français est conscient de la gravité de ce qui s'est passé", a-t-il averti. Le ministère des Affaires étrangères français a réfuté la semaine dernière l'existence d'une crise avec le Maroc. Le Parlement européen a adopté, le 19 janvier, à une large majorité une résolution --non contraignante-- enjoignant aux autorités marocaines de "respecter la liberté d'expression et la liberté des médias" et de mettre fin au "harcèlement de tous les journalistes". Depuis, la classe politique marocaine et les médias proches du pouvoir ne décolèrent pas. Les parlementaires marocains ont décidé unanimement de "rééquilibrer" les relations avec le Parlement européen, sans autre précision, et rejeté toute "ingérence" dans les affaires du royaume. Selon M. Haddad, le Parlement européen a outrepassé ses droits en ne soumettant pas au préalable cette résolution à la commission parlementaire mixte Maroc-UE, "un mécanisme de dialogue et de coordination qui a été contourné", selon lui. Le parlementaire, qui a estimé que le texte européen "dénote une "velléité néocoloniale", a toutefois assuré que les relations avec l'UE ne seraient "pas affectées" par le vote des eurodéputés. Accusée d'avoir "orchestré" une campagne anti-marocaine à Bruxelles, Paris est la cible quotidienne d'éditoriaux acrimonieux dans la presse marocaine. Ces critiques s'inscrivent dans un contexte de rapprochement entre la France et l'Algérie, rivale régionale du Maroc. Elles tranchent avec le satisfecit adressé à l'Espagne dont le Premier ministre Pedro Sanchez est attendu mercredi et jeudi à Rabat. M. Sanchez a mis fin l'an dernier à une brouille d'un an avec le Maroc en acceptant d'appuyer les positions marocaines sur le territoire disputé du Sahara occidental.
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