D'autres ont passé la nuit sur place et tous ont ensuite prié, chanté, communié, sous une chaleur écrasante.
"Je suis malade, mais je sais que comme le pape est là, tout ira bien", espère de bon matin Eulalie, fonctionnaire de 63 ans venue avec sa petite-fille de 13 ans à Ndolo, dans l'est de la capitale congolaise, où un aérodrome a été transformé en une vaste église à ciel ouvert.
Selon les autorités et conformément aux prévisions, plus d'un million de personnes ont assisté à la messe papale, qui a débuté à environ 09H30 et a duré deux heures.
"C'est la première fois que je vois un pape en chair et en os...C'est quelque chose que je raconterai à mes enfants", lance joyeusement après l'office Princylia Kitambala, 17 ans.
"C'était important de venir prier avec le pape pour demander la paix dans l'est de notre pays, où les gens meurent chaque jour", déclare plus gravement Christo Mimpu, 25 ans, ingénieur en construction.
Les provinces de la façade orientale de la République démocratique du Congo sont en proie aux violences de dizaines de groupes armés depuis près de 30 ans.
Originaire de Goma, chef-lieu d'une de ces provinces meurtries, Adeline Babwiriza, 53 ans, est venue prier avec sa famille, son mari et ses enfants, pour le retour de la paix."Les ténèbres ne règneront pas pour toujours", dit-elle.
Trésor Nyembo, 29 ans, pensait quant à lui à son père, aujourd'hui décédé, en venant à cette messe papale.En 1985, il n'avait pas pu assister à celle de Jean Paul II. "Je ne voulais pas manquer cet événement.Le pape, c'est la bénédiction et la paix", déclare-t-il.
- Secouristes -
Pour être sûr de pouvoir venir, il a passé la nuit à la paroisse Saint-Léonard, dans son quartier de l'ouest de la ville, avec une centaine d'autres paroissiens qui ont fait le déplacement ensemble vers Ndolo, à bord de mini-bus loués pour l'occasion.
Ils sont partis très tôt, en mini-bus loués pour l'occasion, pour éviter les embouteillages qui peuvent s'avérer inextricables dans la mégapole d'environ 15 millions d'habitants.
Mardi soir, pendant que plusieurs milliers de personnes se préparaient à passer la nuit à Ndolo, on craignait la pluie, comme celle qui avait endommagé en début de semaine la tribune dressée dans le stade des Martyrs pour accueillir le pape, qui doit y rencontrer jeudi la jeunesse.
Mais un beau soleil s'est levé sur Ndolo, pendant que la foule affluait par la vingtaine de points d'accès au site.Supportable en début de matinée, la chaleur devient écrasante au fil des heures.
Les gens s'épongent le visage, s'éventent avec les programmes de la cérémonie, d'autres les mettent sur leur tête, pendant que certains ont déjà ouvert leurs parapluies pour se faire de l'ombre.
Un homme, la soixantaine, se trouve mal et est évacué sur une civière.De nombreux secouristes et médecins sont présents pour porter assistance aux fidèles pris de malaise.Les ambulances circulent, pendant que la foule prie.
Sur l'immense tribune d'où est célébrée la messe, les organisateurs ont prévu un système de climatisation.
Dans son homélie, dite en italien et traduite à la tribune, le pape a prêché la paix et invité les fidèles à "ne pas céder aux divisions".
Mais ce sont plutôt les propos de l'archevêque de Kinshasa, Mgr Fridolin Ambongo, qui sont acclamés quand, vers la fin de la messe, il appelle à des élections "libres, transparentes, inclusives et apaisées".
Une présidentielle est prévue en fin d'année en RDC.
Parmi les personnalités présentes à Ndolo, il y a l'actuel président, Félix Tshisekedi, candidat à sa succession, et plusieurs opposants décidés à briguer la présidence.
Avant de quitter Ndolo, des fidèles se font prendre en photo avec certains.En RDC, l'Eglise catholique a toujours son mot à dire en politique.
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