Procès pour trafic d'organe à Londres: le sénateur nigérian accusé se dit victime d'une "escroquerie"

Infos. Accusé dans une affaire de trafic d'organes, un influent sénateur nigérian a affirmé mardi devant la justice à Londres qu'il estimait avoir été victime d'une "escroquerie" et avoir agi car la vie de sa fille "était en jeu".

Procès pour trafic d'organe à Londres: le sénateur nigérian accusé se dit victime d'une "escroquerie"

Ike Ekweremadu, ancien vice-président du Sénat nigérian et sa femme Beatrice sont accusés d'avoir emmené au Royaume-Uni un jeune homme de 21 ans originaire de Lagos pour lui faire retirer un rein afin qu'il soit greffé à leur fille Sonia, 25 ans. Le couple a plaidé non-coupable, tout comme leur fille et un médecin également jugés à Londres depuis début février. Les quatre accusés encourent la prison à vie, formellement accusés dans le cadre de la loi sur l'esclavage moderne de complot pour avoir organisé le voyage d'un tiers en vue de son exploitation. La victime présumée est un vendeur de rue à Lagos à qui on avait promis selon l'accusation jusqu'à 7.000 livres sterling (7.800 euros), ainsi que la promesse de travailler et rester au Royaume-Uni. Mardi, Ike Ekweremadu a pris la parole pour se défendre, revenant notamment sur une facture de 8.000 livres reçue en février 2022 d'un médecin consulté pour trouver un donneur. Il a affirmé devant la cour qu'en voyant le montant de la facture, il avait eu l'impression "d'être escroqué" mais il affirme avoir continué car "la vie de (sa) fille était en jeu". "Tout le monde a manifestement profité de la mauvaise santé de ma fille", a-t-il affirmé. Il a aussi estimé qu'un document présenté par l'accusation montrant que la famille Ekweremadu aurait menti pour présenter la victime présumée comme le cousin de Sonia était un faux. Au Royaume-Uni, il est légal de donner un rein de manière altruiste mais illégal de le faire pour une "récompense". La question du consentement du donneur ne change rien puisque selon la loi, "nul ne peut consentir à sa propre exploitation criminelle". Fin février, la victime présumée dans cette affaire avait affirmé au tribunal qu'il pensait qu'on l'avait fait venir au Royaume-Uni pour travailler et ne s'est rendu compte qu'une fois face aux médecins britanniques qu'il s'agissait d'une transplantation d'organe. Il s'était alors rendu à la police "à la recherche de quelqu'un pour (lui) sauver la vie". L'opération n'a pas eu lieu. Ike Ekweremadu, influente personnalité au Nigeria, a été élu pour la première fois au Sénat en 2003. Les accusations dont il fait l'objet ont fait grand bruit dans son pays.

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