Sénégal: trois lionceaux et de l'espoir pour le roi de la savane en Afrique de l'Ouest

Infos. Au Sénégal, une vidéo de trois lionceaux avec leur mère, à peine imaginable il y a quelques années, nourrit l'espoir de relancer l'espèce révérée des lions d'Afrique de l'Ouest, décimée avec le temps.

Sénégal: trois lionceaux et de l'espoir pour le roi de la savane en Afrique de l'Ouest

Panthera, une organisation créée aux Etats-Unis pour la conservation des félins et de leurs écosystèmes à travers le monde, vient de publier des images d'une lionne et de trois petits observés en février par des caméras à déclenchement automatique autour d'une carcasse dans le parc national du Niokolo-Koba, dans le sud-est du Sénégal. Le spectacle du grand fauve fourrageant dans la chair et de sa progéniture de trois mois cherchant à l'imiter ou éprouvant griffes et crocs sur l'arrière-train de leur mère ou sur un éclat de bois est "le signe euphorisant du rétablissement de la population des lions d'Afrique de l'Ouest", dit Panthera dans un communiqué. Panthera mène depuis 2011 cette entreprise de conservation au Niokolo-Koba avec la direction des parcs nationaux du Sénégal. Entre-temps, le nombre de lions est passé d'une dizaine ou une quinzaine à une trentaine aujourd'hui, selon l'organisation qui invoque le combat mené contre les braconneurs et les efforts scientifiques menés avec les autorités sénégalaises. Le Niokolo-Koba affiche l'une des démographies les plus encourageantes pour l'avenir du lion d'Afrique de l'ouest, caractérisé par une crinière étroite et une allure dégingandée, et génétiquement distinct des sous-espèces d'Afrique ou d'Asie. Il en resterait en tout entre 120 et moins de 380, chiffre Panthera. Révéré au point d'être chanté dans l'hymne sénégalais, le lion d'Afrique de l'Ouest a souffert du braconnage, qu'il en soit la cible ou que ce soit son gibier qui soit tué. Il est aussi la victime des éleveurs qui protègent leurs bêtes, et de la disparition de son habitat. Ses effectifs ont diminué de 99% par rapport à ce qu'ils étaient autrefois, dit Panthera. La valeur marchande de la peau ou des os de lion intéresse des individus connectés par réseaux au jihadisme, affirme à l'AFP Philipp Henschel, directeur de Panthera pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale. La propagation jihadiste complique la conservation par exemple dans l'immense complexe naturel W-Arly-Pendjari, entre Bénin, Burkina Faso et Niger, dit-il. L'impact du réchauffement climatique reste à voir, dit-il, mais le Niokolo-Koba est déjà soumis à un "climat extrême". Dans un tel contexte, les images de "Florence" et de ses petits filmés dans l'intimité familiale en février "sont le signe que la protection marche", dit-il. Les deux petits mâles et la femelle à ses côtés sont supposés être sa troisième portée depuis 2021. "Florence", âgée d'une dizaine d'années, a été la première à laquelle a été mis un collier GPS en 2021. Elle a fait craindre le pire quand le collier a cessé d'émettre début 2023. Des caméras placées dans son aire de prédilection, près de la jonction de deux rivières dans une zone d'épaisses forêts galeries, ont donc permis de retrouver sa trace en février. Auparavant, elle avait dû se tenir à l'abri dans une tanière après avoir mis bas fin 2022. Le lion est classé comme vulnérable sur la liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature. L'UICN estimait en 2014 à entre 23 et 39.000 le nombre d'individus à même de se reproduire dans le monde, un chiffre en baisse.

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