Macron veut inscrire l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution française

Infos. Le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi vouloir inscrire l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution, en rendant hommage à une féministe française emblématique, Gisèle Halimi, ayant milité pour les droits des femmes.

Macron veut inscrire l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution française

"Les avancées issues des débats parlementaires (...) permettront, je le souhaite, d'inscrire dans notre texte fondamental cette liberté", a-t-il dit lors d'une cérémonie à Paris, évoquant une révision de la Constitution via un projet de loi "dans les prochains mois". Emmanuel Macron ouvre ainsi la voie à une "constitutionnalisation" de l'avortement par un vote des deux chambres réunies en Congrès plutôt que par un référendum. C'est une "victoire pour les associations féministes qui demandaient la constitutionnalisation de l'IVG depuis des années", a réagi la Fondation des Femmes. C'est aussi "un signal fort pour toutes les femmes dans le monde", selon elle. A l'inverse, l'association anti-IVG Alliance Vita a dénoncé une telle inscription qui serait, selon elle, "la dernière étape vers la banalisation d'un acte qui met plusieurs vies en jeu". Lors d'un hommage national, le président français a rappelé que Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020 à 93 ans, s'était illustrée dans le combat pour le droit à l'IVG après la guerre d'Algérie. Porteuse de la cause de l'indépendance algérienne, dénonciatrice de la torture, cette avocate reste critiquée par les nostalgiques de l'Algérie française. Devant les plus hautes autorités judiciaires du pays, un ex-président et des ministres ou anciens ministres, Emmanuel Macron n'a pas annoncé de transfert de sa dépouille au Panthéon à Paris qui accueille les grands personnages ayant marqué l'Histoire de France. L'étude du dossier est toujours "en cours", a assuré l'Elysée. Un des fils de Gisèle Halimi, le journaliste Serge Halimi, a boycotté l'hommage, déplorant qu'il intervienne en pleine mobilisation contre une réforme des retraites "extrêmement injuste" et que sa mère aurait, selon lui, combattue. En 1972, lors d'un procès retentissant, Gisèle Halimi avait notamment obtenu la relaxe d'une mineure poursuivie pour avortement après avoir été victime d'un viol, ouvrant la voie à la dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse. Élue députée en 1981, elle avait poursuivi ce combat à l'Assemblée nationale, cette fois pour le remboursement de l'IVG, finalement voté en 1982.

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