Rébellion du M23 en RDC: des milliers de personnes "prises en étau"

Infos. Des dizaines de milliers de personnes sont "prises dans l'étau des violences armés" face à l'avancée récente de la rébellion du M23 dans l'Est, a déclaré samedi OCHA, la coordination humanitaire de l'ONU en RDC dans un communiqué.

Rébellion du M23 en RDC: des milliers de personnes "prises en étau"

Les combattants du M23, soutenus et en partie équipés par l'armée rwandaise, ont poursuivi leur progression ces derniers jours dans le Nord-Kivu, alors que le pape François était en visite à Kinshasa, dans la capitale, pour passer des messages de paix. Les rebelles se sont emparés de plusieurs localités dont Kitshanga, ville d'environ 60.000 habitants, et Kirolirwe, à respectivement 90 km et 50 km au nord-ouest de Goma, provoquant la fuite de plusieurs milliers de personnes ces derniers jours. L'armée a reconnu s'être retirée de certaines localités pour, selon elle, épargner les populations civiles. "Des milliers de personnes, témoins impuissants des violences, continuent de payer un lourd tribut" a déclaré dans ce communiqué Bruno Lemarquis, Coordinateur humanitaire pour les Nations unies en RDC. La rébellion majoritairement tutsi du M23 a repris les armes fin 2021, après près de dix ans d'exil au Rwanda et en Ouganda voisins. Elle s'est emparée de vastes pans des territoires de Rutshuru et de Masisi, au nord de Goma près des frontières rwandaise et ougandaise. Egalement selon le communiqué, "des centaines de personnes qui sont menacés par des individus armés" se sont réfugiées "dans et autour d'une base de la Monusco (la mission de l'ONU en RDC) à Kitshanga." Le 1er février, l'organisation humanitaire Save the children déclarait que "plus de 122.000 personnes auraient fui leur domicile en l'espace d'une journée après une nouvelle escalade du conflit." L'ONG américaine s'alarme qu'à cause des violences de ces derniers jours "des milliers d'enfants sont laissés dans une situation de vulnérabilité face aux abus." Selon OCHA, les menaces posées par les acteurs armés restreignent "la capacité de la population civile à se déplacer pour échapper à la violence" ainsi que celle "des organisations humanitaires à accéder aux personnes vivant à Kitshanga et dans les localités voisines." Les chefs d'Etats de plusieurs pays d'Afrique centrale et de l'Est se sont réunis samedi en sommet extraordinaire à Bujumbura, pour discuter de la situation sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo et ont lancé un nouvel appel aux groupes armés de l'est de la RD Congo pour qu'ils déposent les armes et se retirent.

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