M. Monjib, 61 ans, a précisé devant la presse qu'il avait entamé mercredi une grève de la faim pour trois jours afin de protester contre cette mesure. Il a dit avoir été notifié le 1er mars de sa suspension "jusqu'à nouvel ordre" de son poste de professeur à l'Institut des Etudes Africaines (IEA) de Rabat. Cette suspension s'accompagne du non versement de son salaire, a-t-il ajouté. Il s'agit de décisions "illégales et c'est une manière de faire peur et de semer la terreur au sein de la communauté enseignante ou des fonctionnaires" qui expriment des positions critiques vis-à-vis du pouvoir, a déploré l'historien. Cette suspension est motivée par "les poursuites judiciaires dont je fais l'objet et ma condamnation il y a deux ans, mais c'est un prétexte", a affirmé à l'AFP M. Monjib. Il n'a pas été possible de joindre l'Université Mohammed V dont dépend l'IEA. Ce défenseur des droits humains a été condamné en première instance début 2021 à un an de prison ferme pour "fraude" et "atteinte à la sécurité de l'Etat" au terme d'un procès ouvert en 2015. Une nouvelle audience en appel est prévue le 11 mai 2023. Cet intellectuel est aussi sous le coup d'une instruction judiciaire depuis 2019 pour "blanchiment de capitaux", ce qui lui a valu trois mois de détention préventive avant qu'une mesure de liberté provisoire ne lui soit accordée en mars 2021, au terme de 20 jours de grève de la faim. Il est accusé de malversations dans la gestion d'un centre qu'il avait créé pour promouvoir notamment le journalisme d'investigation. Des accusations qu'il rejette. Dans le cadre de cette enquête, M. Monjib est interdit de quitter le territoire marocain et ses biens sont gelés.
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