Après plusieurs annonces d'arrêt des hostilités restées sans effet ces derniers mois, un cessez-le-feu était censé entrer en vigueur mardi. La veille, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, exhortait la rébellion à se conformer à cette trêve, tandis que le week-end dernier, le président français Emmanuel Macron, en visite à Kinshasa, menaçait de sanctions les parties au conflit qui ignoreraient cette nouvelle échéance. Mais les armes ne se sont pas tues au jour dit dans la province du Nord-Kivu, où le M23 a continué mercredi encore d'étendre son territoire. Aucun combat n'a toutefois été signalé jeudi. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce qui a été corroboré par des experts des Nations unies et dénoncé par plusieurs pays occidentaux, bien que Kigali s'en défende. "Nous encourageons toutes les parties prenantes à cesser le feu et tous ceux qui n'ont rien à faire en RDC à rentrer chez eux", avait indiqué mercredi à New York Nicolas de Rivière, ambassadeur de France auprès des Nations unies, avant de partir pour Kinshasa. "Il est important d'agir, il est important que les groupes armés, quels qu'ils soient, se retirent, que la paix revienne enfin en RDC", a-t-il déclaré à la presse à l'arrivée de la délégation à l'aéroport de la capitale de RDC. "Nous sommes venus voir comment apporter des solutions aux causes profondes des conflits", voir aussi "la crise humanitaire dans l'Est", a dit son homologue gabonais Michel Xavier Biang. "Nous arrivons aussi dans une année électorale (...), notre message sera d'encourager les acteurs politiques à s'engager dans un processus d'élections transparentes, crédibles", a-t-il ajouté. Des élections, présidentielle notamment, sont prévues en RDC le 20 décembre prochain. A Kinshasa, la délégation du Conseil de sécurité va rencontrer les autorités, dont le président Félix Tshisekedi, avant de se rendre samedi et dimanche à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu, ville de plus d'un million d'habitants coincée entre le Rwanda à l'est, le lac Kivu au sud et les rebelles du M23 au nord et à l'ouest. Les représentants du Conseil comptent "apprécier la situation sécuritaire et humanitaire dans le Nord-Kivu", a indiqué dans un communiqué la Mission de l'ONU dans le pays (Monusco), et "évaluer le contexte dans lequel évolue" cette force. Présente en RDC depuis 23 ans et forte encore aujourd'hui de plus de 16.000 hommes, la Monusco est de plus en plus critiquée pour son incapacité à mettre fin aux violences en cours dans l'Est depuis près de 30 ans. "Nous sommes là pour soutenir l'action de la Monusco, pour rappeler qu'elle fait partie de la solution pour retrouver la paix", a déclaré l'ambassadeur du Gabon auprès de l'ONU à son arrivée à Kinshasa. Outre le M23, l'Est congolais est en proie aux violences de multiples autres groupes armés. Dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le nord de la province du Nord-Kivu, une nouvelle attaque attribuée aux rebelles ADF (Forces démocratiques alliées), affiliés au groupe jihadiste Etat islamique, a fait plus de 40 morts.
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