Peu de détails sont disponibles sur cette affaire car, explique Me Nabeh Elganadi, la Cour de sûreté de l'Etat, dont les verdicts ne peuvent pas faire l'objet d'appel, n'est pas tenue de communiquer les dossiers ni le détail des accusations à la défense. "On ne sait donc pas clairement pourquoi Mohammed Hossameddine, Basma Higazi et Ahmed Tareq ont été arrêtés" en janvier à leurs domiciles respectifs, affirme-t-il. Mais les trois comédiens, qui cumulent ensemble plus d'un million d'abonnés, restent en détention préventive 15 jours de plus pour "appartenance à une organisation terroriste", "financement du terrorisme", "mauvais usage des réseaux sociaux" et "diffusion de fausses informations", autant d'accusations régulièrement brandies contre opposants ou militants en Egypte. Les trois Tiktokeurs avaient publié en janvier une vidéo dans laquelle ils mettaient en scène une jeune femme visitant son fiancé en prison. Le quatrième détenu, Mohammed Hachem, un militant de la cause ouvrière, "n'a aucune relation avec les trois autres" et avait été arrêté plus tôt en janvier, affirme Me Elganadi. "Sa libération a été ordonnée mais il a ensuite été convoqué devant la Cour de sûreté de l'Etat" et s'est alors retrouvé dans la même affaire que les trois TikTokeurs, poursuit-il. Les avocats des droits humains affirment que les procès pour des textes ou des vidéos postés en ligne se sont multipliés ces dernières années en Egypte. L'an dernier, quatre Tiktokeurs avaient été arrêtés pour une chanson parodique sur l'inflation et la flambée des prix dans le pays en pleine crise économique. L'Egypte, plus peuplé des pays arabes avec 104,5 millions d'habitants, compte, selon les défenseurs des droits humains, plus de 60.000 détenus d'opinion. Lors de sa visite au Caire en janvier, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken avait appelé le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi à tous les libérer, après avoir rencontré plusieurs figures des droits humains du pays. Il avait salué les récentes libérations de centaines de prisonniers politiques. Mais selon les organisations de défense des droits humains, plus encore ont été arrêtés depuis.
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