La localité, Las Anod, est revendiquée à la fois par le Somaliland et par la région semi-autonome du Puntland, loyale à Mogadiscio. Quelques heures avant les affrontements de lundi, des chefs coutumiers du territoire de Sool, où se trouve Las Anod, avaient publié une déclaration s'engageant à soutenir "l'unité et l'intégrité de la République fédérale de Somalie", exhortant les autorités du Somaliland à retirer leurs forces de la région. "Vers 5h30 ce matin, des forces armées" munies de "mortiers et grenades propulsées par des roquettes ont attaqué des camps des forces armées nationales", a dit le ministre de l'Intérieur du Somaliland, Mohamed Kahin Ahmed, à des journalistes. "Les assaillants impliqués dans les combats font partie de forces qui ont été organisées par des chefs coutumiers", a-t-il ajouté. "La mort de plus de 10 personnes a jusqu'à présent été confirmée", a dit à l'AFP un chef coutumier, Hirsi Farah Magan. "J'ai vu les cadavres de trois enfants et de leur mère tués dans la frappe d'un mortier contre leur maison", a-t-il ajouté. Un autre chef coutumier, Mohamed Cheikh Adan, a dit au téléphone à l'AFP avoir la confirmation du décès de "10 personnes, dont six civils, avec des enfants parmi eux". Muse Bihi, le président du Somaliland dont l'administration se trouve à Hargeisa, a prévenu que les autorités étaient prêtes à défendre la République contre toute menace contre sa souveraineté. Le contrôle de Las Anod, ville située sur un axe commercial, a changé de mains plusieurs fois ces dernières décennies. En janvier, des manifestations, déclenchées par le meurtre fin 2022 d'un politicien local, ont secoué la ville, où les partis d'opposition et des groupes de défense des droits humains accusent les forces du Somaliland d'avoir tué plusieurs manifestants. Ancien protectorat britannique, le Somaliland imprime sa propre monnaie, délivre ses passeports et élit son gouvernement, mais l'absence de reconnaissance internationale le maintient dans l'isolement. Cette région, relativement stable par rapport au reste de la Somalie, est secouée depuis plusieurs mois par des violentes manifestations et des crises politiques. En août, des manifestants ont été tués lors de manifestations antigouvernementales, et en octobre, une décision du conseil des sages de prolonger le mandat du président après le report des élections a provoqué un tollé de l'opposition.
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