Le Sénégalais Abdoulaye Bathily, chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), avait annoncé le mois dernier une nouvelle initiative pour tenter de sortir de l'impasse le pays d'Afrique du Nord qui peine à achever son interminable transition depuis la révolte de 2011. Des élections présidentielle et législatives, initialement prévues en décembre 2021, avaient été reportés sine die en raison de divergences persistantes, notamment sur la base juridique des scrutins et la présence de candidats controversés. Et le diplomate avait provoqué l'ire des acteurs politiques libyens en déplorant leur incapacité à "se mettre d'accord". "A la mi-juin, il leur sera possible, après avoir discuté pendant quelques semaines, de parvenir à un accord sur ces lois électorales", a déclaré Abdoulaye Bathily lors d'une conférence de presse dans la capitale Tripoli. La Libye traverse une crise politique majeure depuis la soulèvement de 2011 qui a provoqué la chute de Mouammar Kadhafi après 42 années de dictature. Deux gouvernements se disputent le pouvoir, l'un installé à Tripoli (ouest) et reconnu par l'ONU, l'autre soutenu par l'homme fort de l'Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar. Face aux accusations d'ingérence portées par certains acteurs politiques en Libye, Abdoulaye Bathily a assuré que sa proposition n'était pas une "solution imposée par l'étranger" et que la "feuille de route claire" censée être établie d'ici mi-juin "ne dépend pas" de lui. Si ce calendrier est respecté, "il sera possible d'organiser ces élections d'ici la fin de l'année", a-t-il ajouté devant les journalistes. Menant le camp de l'Ouest, le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah a affirmé samedi sur Twitter son soutien aux "efforts de M. Bathily" et appelé à des "élections équitables et impartiales". L'initiative onusienne, qui bénéficie du soutien des pays occidentaux, n'a pas fait consensus en Libye. Si les partisans du gouvernement de Tripoli l'ont finalement accepté, le camp de l'Est du maréchal Haftar l'a critiqué, tout comme son plus important parrain étranger, la Russie. L'organisation de l'élection présidentielle bute notamment sur le refus du camp de l'Ouest d'autoriser un militaire et un binational à se présenter, en l'occurrence le maréchal Haftar, citoyen libyen et américain.
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