Le nouveau président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a été investi dimanche à Abuja et a prêté serment avant de promettre de transformer et d'unifier cette immense nation, la plus peuplée d'Afrique.
Dans la soirée cependant dix personnes ont été tuées et vingt autres blessées dans l'explosion de trois engins artisanaux dans un marché situé sur une base militaire à Bauchi, dans le nord du pays, selon un responsable des services d'urgence.
Une explosion s'est également produite à un débit de bière des environs de la capitale, faisant des blessés légers, a annoncé un autre responsable.
"La transformation commence aujourd'hui", a déclaré Goodluck Jonathan dans son discours d'investiture devant deux douzaines de chefs d'Etat africains et des milliers de personnes sur Eagle Square, la place d'Abuja où se déroulent tous les rassemblement officiels.
"Ensemble nous allons unifier notre nation et améliorer le niveau de vie de toutes nos populations, du nord au sud, de l'est à l'ouest", a promis le nouveau président.
"Nous ne laisserons personne exploiter les différences religieuses ou linguistiques pour nous dresser les uns contre les autres", a-t-il poursuivi sous les applaudissements, alors que son élection, le 16 avril dernier, contestée dans le nord du pays, avait été suivie de trois jours d'émeutes qui ont fait 800 morts.
M. Jonathan, un chrétien sudiste de 53 ans, avait facilement battu un ex-dirigeant militaire du nord essentiellement musulman, Muhammadu Buhari, lors d'un scrutin considéré comme l'un des plus équitables des deux dernières décennies.
Dimanche, le nouveau président a appelé son rival malheureux à le rejoindre pour commencer à transformer le pays.
La sécurité avait été renforcée au maximum sur Eagle Square et toutes les rues alentour étaient fermées à la circulation dans un rayon de plusieurs kilomètres. 10.000 membres des forces de sécurité, essentiellement des policiers, mais aussi des soldats et des agents des services secrets, appuyés par deux hélicoptères, avaient été mobilisés pour la circonstance.
Les explosions sur la base militaire de Bauchi "se sont produites en trois lieux différents dans la même zone et à quelques secondes d'intervalle", a indiqué le commissaire de police de la ville, Abdulkadir Indabawa. "Il y avait beaucoup de gens, parce que c'était dimanche soir", a affirmé Indabawa."Les gens étaient en train de se relaxer, de manger et de boire", a-t-il ajouté, précisant que toutes les victimes sont des civils.
Pour marquer l'entrée en fonction de Goodluck Jonathan, premier président originaire de la région pétrolifère du Delta du Niger, quelque 20 chefs d'Etat, essentiellement africains, avaient fait le déplacement, notamment l'Ivoirien Alassane Ouattara, le Sud-africain Jacob Zuma, le Zimbabwéen Robert Mugabe, et l'Ougandais Yoweri Museveni.
L'ancienne puissance coloniale britannique était représentée par le ministre en charge des affaires africaines, Henry Bellingham, et Washington avait dépêché son secrétaire d'Etat adjoint en charge de l'Afrique, Johnnie Carson.
Bien avant le scrutin présidentiel, Jonathan a dû faire face à l'hostilité du nord, plus pauvre et moins éduqué que le sud producteur de pétrole.
Sa nomination comme candidat avait mis fin à une règle interne au parti au pouvoir, le Parti Démocratique du Peuple (PDP), qui prévoit une rotation entre candidats du nord et du sud chaque deux mandats.
Jonathan, alors vice-président, était arrivé au pouvoir en mai 2010 après la mort d'Umaru Yar'Adua, un président musulman du nord qui n'est pas parvenu au terme de son premier mandat. C'est pourquoi, de nombreux Nigérians estimaient que le parti au pouvoir aurait du nommé un nordiste.
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