L'Ouganda ne renouvellera pas le mandat du Haut-Commissariat des droits de l'Homme de l'ONU

Infos. L'Ouganda ne renouvellera pas le mandat du Haut-Commissariat des droits de l'Homme des Nations Unies qui doit prendre fin cette année, estimant avoir "développé des institutions internes dynamiques sur les droits humains", a annoncé mercredi à l'AFP le gouvernement, aussitôt critiqué par l'opposition.

L'Ouganda ne renouvellera pas le mandat du Haut-Commissariat des droits de l'Homme de l'ONU

"L'ensemble de l'Ouganda est pacifique et nous avons développé des institutions internes (...) dynamiques comme la Commission ougandaise des droits de l'Homme", a déclaré Henry Oryem Okello, ministre adjoint des Affaires étrangères, pour justifier ce non renouvellement du mandat du Haut-Commissariat des droits de l'Homme onusien, établi depuis 2005 dans ce pays d'Afrique de l'Est. "Notre bilan (en matière des droits humains, Ndlr) s'est considérablement amélioré au fil des ans sous la direction du président Museveni", a-t-il poursuivi. Le président Yoweri Museveni dirige l'Ouganda d'une main de fer depuis 1986. Les autorités ougandaises ont informé le Haut-Commissariat des droits de l'Homme (HCDH) de l'ONU dans une lettre transmise le 3 février, consultée par l'AFP, affirmant que "le gouvernement poursuivra sa coopération avec le siège du HCDH directement ou par l'intermédiaire de sa mission permanente à Genève". Cette décision a été critiquée par Muwada Nkunungi, membre de la Plate-forme d'unité nationale dirigée par Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, l'un des principaux opposants au président Yoweri Museveni. "Le gouvernement de Museveni est paranoïaque. Il n'est pas surprenant qu'ils ne renouvellent pas le mandat parce qu'ils craignent le strict respect des droits humains" a déclaré à l'AFP Muwada Nkunyingi, poursuivant: "Le gouvernement veut violer les droits humains sans entrave". Le bureau des droits de l'Homme à Kampala n'a pour l'heure pas donné suite aux sollicitations de l'AFP. Lors de la dernière élection présidentielle, en 2021, des journalistes ont été attaqués, des avocats emprisonnés et plusieurs dirigeants de l'opposition muselés. Un expert membre du comité des Nations Unies contre la torture avait affirmé en novembre 2022 que "la torture et les mauvais traitements" restaient "largement et fréquemment pratiqués en Ouganda". L'Ouganda occupe la 132e place (sur 180) du classement mondial 2022 de la liberté de la presse établi par l'ONG de défense des journalistes Reporters sans frontières.

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