Les circonstances de la mort de l'ex-chef de gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga sont revenues dans l'actualité à l'approche du premier anniversaire de sa disparition le 21 mars 2022. Soumeylou Boubèye Maïga, poids lourd de la politique nationale, est décédé en détention malgré les appels pressants adressés par ses proches à la junte pour son évacuation vers l'étranger. Soumeylou Boubèye Maïga avait été entre 2017 et 2019 le Premier ministre du président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé en août 2020 par des colonels toujours au pouvoir aujourd'hui. Sa mémoire a été évoquée samedi lors d'une conférence censée marquer le retour en politique de son parti, l'Alliance pour la solidarité au Mali (Asma). "Boubeye n'est pas mort, il a été assassiné, c'est le terme qu'il faut", a déclaré Mohamed Youssouf Bathily, dit "Ras Bath", un militant, polémiste et animateur aux nombreux sympathisants. "Ras Bath" a surtout reproché aux alliés de l'ex-Premier ministre leur inaction alors que, pour certains, ils participaient au pouvoir. "Personne n'a interpellé l'autorité", a-t-il dit. L'animateur a été convoqué lundi par les policiers, ont indiqué sous le couvert de l'anonymat un responsable policier et un responsable de Renouveau TV pour laquelle travaille "Ras Bath". Le policier n'a pas précisé les raisons de sa convocation mais le responsable de Renouveau TV l'a liée aux propos tenus samedi. Avant sa convocation, le Collectif pour la défense des militaires (CDM) avait demandé à la justice de se saisir de ces déclarations. Les appels de cette organisation, l'un des soutiens les plus offensifs de la junte, sont souvent suivis d'effet. "Ras Bath serait-il un démon créé pour son peuple", demandait le collectif dans un communiqué. Avant "Ras Bath", un haut magistrat, Mohamed Chérif Koné, avait déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi à la chaîne Joliba TV que Soumeylou Boubèye Maïga avait "été ciblé" parce qu'il réclamait un retour rapide des civils au pouvoir alors que les supporteurs de la junte "voulaient une transition sans fin". Cet ancien avocat général à la Cour suprême avait été limogé en septembre 2021 après avoir protesté contre l'arrestation de l'ex-Premier ministre mort en détention. Mohamed Chérif Koné a accusé sur Joliba TV le président et le procureur général de la Cour suprême d'être "à la base de (la) tragédie judiciaire" subie par l'ex chef de gouvernement. Ce dernier avait été incarcéré dans le cadre d'une enquête sur l'achat d'équipements militaires et sur l'acquisition d'un avion présidentiel en 2014 alors qu'il était ministre de la Défense.
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