Publié fin janvier, le document de 86 pages fait la une des journaux cette semaine et est largement discuté sur les réseaux sociaux, plusieurs personnalités de l'opposition appelant le président à agir. Le Fonds de riposte et de solidarité Covid-19 (FRSC) avait été créé par le gouvernement au lendemain de la découverte du premier cas de coronavirus en mars 2020. Il avait notamment reçu le soutien technique et financier de partenaires internationaux, comme l'Union Européenne, le FMI ou encore la Banque mondiale. Sur 108 milliards de FCFA (165 millions d'euros) dépensés en 2020, affirme le rapport, "certains paiements (...) ont porté sur des dépenses non prioritaires ou n'ayant pas de liens directs avec la mise en oeuvre des mesures de riposte contre la Covid 19". Il pointe aussi des transferts monétaires, mesure destinée à soutenir les plus pauvres, qui ont parfois bénéficié à des personnes qui n'étaient pas éligibles. Le rapport relève surtout une dépense de 13 millions d'euros passée pour l'achat de 31.500 tonnes de riz par le ministère du Commerce, sans aucune trace de commande. Le gouvernement n'a jusqu'ici pas commenté les observations de ce rapport d'audit, qui fait polémique sur les réseaux sociaux et dans la presse. "Gestion scandaleuse des fonds Covid: les vampires de la République démasqués par la Cour des comptes", titrait jeudi l'hebdomadaire Le Changement. Pour le journal, le chef de l'État Faure Gnassingbé doit "décharger les personnes impliquées dans ce scandale". L'opposition appelle le président à "agir", à l'image du député Gerry Taama qui voit dans ce rapport la preuve d'un détournement de fonds publics. "Au moment où la Covid-19 et la vie chère conduisent les Togolais à se serrer la ceinture, il est intolérable que d'autres compatriotes (en) profitent pour s'enrichir", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Trop de gens s'enrichissent sur le dos des Togolais. Ça suffit!", s'est insurgé Nathaniel Olympio, un autre responsable de l'opposition togolaise. Le président Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait dirigé le Togo d'une main de fer pendant 38 ans. Il a été réélu lors de scrutins qui ont tous été contestés par l'opposition.
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