Au terme d'une audience de deux heures devant le tribunal de Bouaké (centre), les deux hommes qui ont comparu sans avocat ont été reconnus coupables d'avoir installé un "fétiche", un objet auquel est attribué un pouvoir mystique, qui aurait été à l'origine des morts dans la village de Kpokahankro. Lundi, le ministère de la Santé avait estimé que 16 personnes étaient mortes dans ce village en raison d'une bactérie présente sur le "fétiche". Selon des habitants du village interrogés par l'AFP, 21 personnes sont mortes, dont 18 enfants et trois personnes âgées. "Le fétiche ne peut pas tuer des enfants de deux ans", s'est défendu Jérôme Yao Kouakou, 40 ans, accusé d'avoir installé l'objet. "Ce n'est pas mon fétiche qui les a tués", a assuré de son côté l'autre accusé, Jean-François Kouame Kouadio, 70 ans, propriétaire du terrain où le "fétiche" a été installé. La bactérie principale trouvée par l'équipe envoyée par le ministère de la Santé à Kpokahankro est le clostridium qui peut provoquer des symptômes sévères chez les enfants et les personnes âgées. Selon une source judiciaire, les deux condamnés pourraient également être la cible d'autres poursuites pénales. Les deux condamnés, qui ont également écopé de 500.000 francs CFA d'amende (762 euros), n'ont pas accepté leur peine et ont 20 jours pour faire appel. Ils ont été renvoyés en détention.
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