En fin d'après-midi, "des hommes armés non identifiés ont attaqué un camion transportant des travailleurs" de la Cameroon Development Corporation (CDC), le deuxième employeur du pays après l'Etat, spécialisé dans les plantations et la transformation notamment de caoutchouc, banane et huile de palme, a indiqué dans un communiqué son directeur général Franklin Ngoni Njie. L'attaque est survenue à Mondoni, dans la région du Sud-Ouest, à une trentaine de kms au nord-ouest de Douala, la capitale économique du Cameroun, vaste pays d'Afrique centrale dirigé d'une main de fer depuis plus de 40 ans par le président Paul Biya. Aucun détail n'a été donné sur les circonstances de l'attaque, qui n'a pas été revendiquée, mais la CDC est l'une des cibles régulières des groupes armés réclamant l'indépendance des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone dans cette ancienne colonie française majoritairement francophone. Cinq employés, dont une femme, ont péri dans l'attaque, et 44 ont été blessés, dont un grièvement, selon la CDC. La radio-télévision d'Etat CRTV a indiqué que les assaillants sont "soupçonnés d'être des combattants séparatistes". Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont le théâtre depuis fin 2016 d'un conflit meurtrier entre les groupes armés séparatistes et l'armée et la police, les deux camps étant régulièrement accusés par les ONG internationales et l'ONU de crimes contre les civils. La guerre a éclaté après que des manifestations pacifiques fin 2016, pour protester contre ce que les manifestants considéraient comme une ostracisation de la minorité anglophone, eurent été violemment réprimées. M. Biya a massivement déployé des forces de sécurité et se montre intraitable, même à l'égard des plus modérés réclamant une solution fédérale. Le conflit a fait plus de 6.000 morts et forcé plus d'un million de personnes à se déplacer, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG). La CDC, cible régulière d'attaques rebelles, a dû réduire massivement ses activités dans l'ouest anglophone. En octobre 2019, elle comptait 16 morts, 99 employés kidnappés et plusieurs dizaines de blessés depuis le début du conflit.
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