Face à une foule agitant des drapeaux et chauffée à bloc par les performances de stars de l'Afrobeats, le candidat Peter Obi est monté sur scène souriant et le poing levé, avant de haranguer la jeunesse de Lagos, lui promettant "un nouveau Nigeria". "Nous allons travailler très dur pour sortir les gens de la pauvreté, pour que nos jeunes aient des emplois", a-t-il lancé à ses supporters qui chantaient à tue-tête "Obi, nous te suivons". Soutenu par le Parti travailliste, Peter Obi est en train d'émerger comme le challenger le plus crédible face aux candidats des deux principaux partis nigérians, l'APC et le PDP, qui dominent le pouvoir depuis le retour à la démocratie en 1999. L'élection prévue le 25 février est une course très serrée pour succéder au président Muhammadu Buhari, qui se retire après deux mandats sous le feu des critiques, le pays s'engouffrant dans une grave crise économique, et faisant face à d'immenses défis sécuritaires. Pour Uju Onyekah, une vendeuse âgée de 30 ans parmi les partisans de Obi, "il est le seul qui peut sauver le Nigeria". "Les gens souffrent trop, nous les jeunes nous sommes 100% derrière lui", s'exclame-t-elle, la voix cassée à force d'avoir trop crié. Dans un pays où les moins de 25 ans, avides de changement, représentent près de 60% de la population, beaucoup disent ne pas se reconnaître dans l'élite, personnifiée par le président Buhari (79 ans). A 61 ans, Peter Obi, ancien gouverneur de l'Etat d'Anambra (sud-est) qui fut un temps candidat PDP à la vice-présidence, a gagné en popularité ces deux dernières années, notamment sur les réseaux sociaux où ses partisans le voient comme le candidat venu bousculer la vieille garde. Les candidats de deux principaux parti, Bola Tinubu du parti au pouvoir (APC), et Atiku Abubakar du PDP, sont deux routards de la politique, richissimes septuagénaires trainant derrière eux des accusations de corruption, mais à l'influence immense. Mais selon des analystes, la popularité de Obi au sein de la jeunesse de Lagos, fief de Tinubu et important réservoir de votes, pourrait mettre en difficulté la candidature du parti au pouvoir. Celle-ci a déjà été mise à mal ces dernières semaines par de graves pénuries d'essence et de billets qui provoquent la colère des Nigérians contre l'exécutif.
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