Au terme de réunions du Conseil depuis le 6 mars, treize de ses quinze membres ont voté pour la résolution 2677 (2023) qui reconduit jusqu'au 15 mars 2024 le mandat de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss). La Chine et la Russie se sont abstenues. Le chef de la Minuss, Nicholas Haysom, émissaire du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, avait exhorté il y dix jours le gouvernement provisoire sud-soudanais à mettre en oeuvre son accord de paix pour tenir, en 2024, des élections "crédibles". "2023 est l'année du +ça passe ou ça casse+ et un test pour toutes les parties de l'accord de paix", avait lancé devant le Conseil de sécurité ce diplomate sud-africain. La Minuss, l'une des missions onusiennes les plus coûteuses au monde avec un budget annuel de 1,2 milliard de dollars, "va maintenir sa force à un niveau plafond de 17.000 militaires et 2.101 policiers", selon un communiqué de l'ONU. Par cette résolution, "le Conseil de sécurité mandate la Minuss pour conduire quatre missions: protection des civils, création de conditions permettant la livraison d'aide humanitaire, soutien à la mise en oeuvre du processus de paix et surveillance, enquêtes et rapports sur les violations du droit humanitaire international et des droits humains". Après la fin, en 2018, d'une guerre civile commencée en 2013 et qui a fait au moins 380.000 victimes, le président Salva Kiir et son rival Riek Machar ont formé un gouvernement de transition et sont tombés d'accord pour unir leurs forces en une seule armée afin de protéger leur peuple durement éprouvé par des conflits et des catastrophes climatiques. Pour autant, les violences armées continuent d'ensanglanter ce pays riche en pétrole mais où la majorité des gens vivent sous le seuil de pauvreté. M. Haysom avait reconnu qu'il existait toujours "des conflits à la dimension de plus en plus ethnique ou tribale, et qui, comme l'a noté le président Kiir, menacent de défaire une paix chèrement acquise". Les Etats-Unis, parrains de la création en juillet 2011 de ce pays né de la partition du Soudan, avaient exprimé début mars leur "grave inquiétude face à la montée de la violence contre des civils au Soudan du Sud" depuis un an.
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