"Plusieurs dizaines d'hommes en binômes motorisés ont attaqué le village de Sanakadougou", situé dans la commune de Kombori, dans la province de la Kossi, a indiqué à l'AFP un habitant, ayant requis l'anonymat. "Après avoir mis le feu à plusieurs maisons et tiré sur les habitants, on déplore 12 morts et six blessés", a-t-il précisé. Un autre habitant, confirmant l'attaque, a évoqué de son côté un bilan de "13 morts et cinq blessés", "Presque tout le village a été incendié. Les greniers et les habitations ont été incendiés", a poursuivi ce deuxième témoin, affirmant que "les populations ont commencé a quitté la zone depuis vendredi". Les habitants "n'ont rien pu emporter car les assaillants ont tout incendié ou pillé et emporté les rares biens et le bétail des villageois", a poursuivi ce témoin qui dit avoir trouvé refuge à Nouna, chef-lieu de la province de la Kossi. Ce dernier a également indiqué craindre un bilan plus élevé dans la zone, après l'attaque d'une autre localité voisine, Yaran, dimanche matin "par des groupes armés". Les raids meurtriers attribués à des jihadistes se multiplient ces dernières semaines au Burkina. Cette semaine, une quarantaine de personnes, civils ou militaires, sont mortes dans diverses attaques et la semaine dernière, quelque cinquante personnes avaient été tuées dans plusieurs raids jihadistes. Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d'Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s'est étendue au-delà de leurs frontières. Les violences ont fait des milliers de morts - civils et militaires - et quelque deux millions de déplacés. Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition issu d'un coup d'Etat militaire le 30 septembre 2022, s'est donné pour objectif "la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes" qui contrôlent environ 40% du pays. La junte au pouvoir qui revendique sa volonté de retrouver sa "souveraineté" dans la lutte antijihadiste a demandé aux forces spéciales françaises basées à Ouagadougou de quitter le pays d'ici la fin du mois.
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