La chasse aux trophées, qui consiste pour les riches amateurs à payer jusqu'à plusieurs milliers de dollars pour tuer lions ou éléphants et repartir avec la tête de l'animal, sa peau ou encore des griffes ou des cornes, est controversée. Certains crient à la cruauté envers les animaux mais des militants de l'écologie affirment que les revenus générés par ce sport de luxe financent la sauvegarde des espèces. Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), le nombre d'animaux vivant à l'état sauvage en Afrique a chuté de 66% depuis 1970. Mais la chasse aux trophées, lorsqu'elle est bien gérée, s'est révélée un "outil de préservation efficace", estime l'organisation. Dans une lettre adressée au début du mois au ministre britannique du Développement, Andrew Mitchell, des dizaines de défenseurs de l'environnement et de chefs communautaires du Botswana, d'Angola, de Zambie et de Namibie ont réclamé l'abandon du projet de loi, qui aurait selon eux un impact négatif. "La diminution des revenus provenant de la chasse aux trophées fera augmenter le braconnage car il y aura moins de fonds pour payer les salaires des gardes des réserves", préviennent-ils dans cette lettre. "Le Royaume-Uni nous impose son mode de pensée très urbain et aseptisé", a fustigé Chris Brown, directeur de la Chambre namibienne de l'Environnement (NCE), interrogé par l'AFP. "Les gens pensent qu'ils agissent pour la préservation des animaux, mais en fait ils lui nuisent", a-t-il poursuivi, évoquant un texte aux relents post-colonialistes. Mais "quelle meilleure définition du colonialisme que des blancs s'envolant pour l'Afrique en disant +Je vais abattre ces animaux pour le plaisir+", a rétorqué Eduardo Goncalves, fondateur de la Campagne pour l'interdiction de la chasse aux trophées lors d'une réunion mercredi à Westminster. Au Royaume-Uni, le projet de loi a reçu le soutien de célébrités telles que le mannequin Kate Moss et le journaliste sportif et ex-footballeur Gary Lineker. Le Botswana, qui compte la plus grande population d'éléphants au monde (130.000), a interdit la chasse aux trophées en 2014 avant de faire machine arrière cinq ans plus tard à la suite de pressions exercées par les communautés locales. burs-str-ub/cld/sst
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