L'Afrique du Sud a appelé mardi à un cessez-le-feu "immédiat" en Libye pour permettre aux parties de dialoguer alors que le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini est arrivé à Benghazi, fief de la rébellion, dans l'Est du pays, pour y inaugurer un consulat.
"En accord avec la décision de l'Union africaine sur la Libye, nous réitérons notre appel à un cessez-le-feu immédiat et vérifiable pour encourager les parties en guerre à entamer le dialogue en vue d'une transition démocratique", a déclaré la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane, devant le Parlement au Cap.
"Nous sommes certains que la solution au problème libyen ne peut pas être militaire, mais doit passer par un dialogue politique", a-t-elle poursuivi.
Ces déclarations interviennent au lendemain d'une rencontre à Tripoli entre le président sud-africain Jacob Zuma et le colonel Mouammar Kadhafi.Les deux hommes ont discuté d'une "feuille de route" établie par l'UA, qui prévoit un cessez-le-feu, l'arrêt des bombardements de l'Otan et l'instauration d'une période de transition conduisant à des élections démocratiques.
Le dirigeant libyen s'est dit "prêt à mettre en oeuvre" ce document, a ensuite indiqué Jacob Zuma.
En revanche, la "feuille de route" a été rejetée par le Conseil national de transition (CNT), l'organe de direction de la rébellion, qui refuse de dialoguer tant que Mouammar Kadhafi est au pouvoir.
Inspirée des révoltes tunisienne et égyptienne, une insurrection a éclaté mi-février en Libye pour réclamer le départ du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 1969.Ce dernier a répliqué par une répression féroce.
La nouvelle initiative diplomatique de Pretoria intervient alors que l'Otan a intensifié ses bombardements dans le but de porter le coup décisif au régime.Selon les autorités libyennes, 11 personnes ont été tuées lundi dans des bombardements de l'Alliance atlantique à Zliten, à 150 km au sud-ouest de Tripoli.
Avant la visite de M. Zuma, des sources anonymes à la présidence avaient affirmé à l'AFP que le chef d'Etat sud-africain souhaitait discuter "d'une stratégie de sortie" avec Mouammar Kadhafi.Mais aucune information n'a filtré à ce sujet.
L'Afrique du Sud a été évoquée dans la presse comme un lieu d'exil possible pour le leader libyen.
De son côté, le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini est arrivé mardi à Beznghazi pour y inaugurer officiellement un consulat italien à Benghazi.
Le "régime de Kadhafi est fini", a déclaré à la presse M. Frattini.
L'Italie, ancienne puissance coloniale en Libye et qui fut un important partenaire économique du régime de Kadhafi, plaide en faveur d'un exil de M. Kadhafi et figure parmi les pays ayant reconnu le CNT comme l'interlocuteur légitime en Libye.
Le CNT a annoncé pour sa part que les forces de la rébellion s'appelleront désormais Armée de libération nationale (ALN), pour refléter leur "professionnalisme" grandissant.
Ces dernières semaines, les soutiens étrangers au régime libyen se sont réduits comme peau de chagrin, avec en particulier la défection vendredi de la Russie, allié traditionnel de Tripoli, qui s'est rangé aux côtés des Occidentaux réclamant le départ de M. Kadhafi.
Autre signe de son isolement grandissant: huit officiers libyens, dont cinq généraux, ont fait défection et ont appelé lundi d'autres officiers à suivre leur exemple lors d'une conférence de presse à Rome.
Côté humanitaire, près d'un millier de réfugiés fuyant les combats en Libye sont arrivés mardi matin à bord d'un navire de pêche à Pozzallo, à l'extrême sud de la Sicile, selon les garde-côtes italiens,
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