Mozambique: un rassemblement à la mémoire d'un rappeur cible de gaz lacrymogènes

Infos. La police a tiré du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc samedi à Maputo pour disperser un rassemblement à la mémoire d'un rappeur critique du gouvernement au Mozambique, ont affirmé des militants.

Mozambique: un rassemblement à la mémoire d'un rappeur cible de gaz lacrymogènes

La mort ce mois-ci d'Edson da Luz, de son nom de scène Azagaia, qui était âgé de 38 ans, a suscité de rares rassemblements contre le gouvernement dans ce pays d'Afrique australe. Samedi, plus de 1.000 personnes étaient attendues pour une marche en mémoire du rappeur dans le centre de Maputo. D'autres rassemblements sont prévus dans d'autres villes du pays. Mais dans la capitale, la police a empêché les manifestants de se rassembler. "Ils n'ont pas autorisé les gens à se rassembler", a dit Zenaida Machado, chercheur pour le compte d'Human Rights Watch (HRW) au Mozambique. "Sans aucun signe de violence de la part des manifestants, ils ont commencé à lancer du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc", a-t-il dit. Des images circulant sur les réseaux sociaux montraient des policiers anti-émeutes avec des véhicules blindés et des chiens policiers. Les policiers tiraient des cartouches de gaz lacrymogène à l'aide de fusils pour disperser de petits groupes de manifestants. "Nous sommes venus ici pour dire merci au rappeur Azagaia pour tout ce qu'il a fait pour ce pays. Pourquoi nous attaquent-ils?", a déclaré à l'AFP la militante Fatima Mimbire, qui se trouvait au rassemblement. Un porte-parole de la police sollicité par l'AFP n'a pas répondu samedi. Au moins deux personnes ont été blessées après la chute d'une grenade lacrymogène dans une maison, a assuré Quiteria Guirrengane, une militante des droits humains qui a participé à l'organisation du rassemblement. "Des jeunes qui se trouvaient dans la marche ont été arrêtés... nous essayons de les libérer", a-t-elle dit. Selon Zeinada Machado d'HRW, la manifestation était autorisée par les autorités de la ville. Azagaia était apprécié des jeunes au Mozambique pour les paroles de ses chansons sur la pauvreté, la corruption et les droits humains. Il est mort à la suite d'une crise d'épilepsie. Les manifestations politiques sont rares au Mozambique, l'un des pays les plus pauvres du monde, où le parti Frelimo est au pouvoir depuis l'indépendance du Portugal en 1975.

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