Lors d'une conférence de presse avec son homologue égyptien Sameh Choukri, M. Cavusoglu a dit "vouloir restaurer les relations diplomatiques entre les deux pays au plus haut niveau". "Il est possible que l'on soit en désaccord dans le futur mais nous ferons tout pour éviter de rompre nos relations à nouveau", a-il-assuré. M. Choukri a lui confirmé l'existence d'"une volonté politique émanant des présidents des deux pays (...) visant à normaliser leurs relations". M. Cavusoglu avait reçu M. Choukri fin février en Turquie après le séisme qui a affecté près d'un sixième de la population turque. Les relations entre les deux pays avaient été brutalement rompues après l'arrivée au pouvoir de M. Sissi en 2013. La destitution par M. Sissi du premier président démocratiquement élu d'Egypte Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans et grand allié de la Turquie, faisait alors répéter au président Erdogan, qu'il ne parlerait "jamais" à "quelqu'un comme" M. Sissi. Au lendemain du séisme du 6 février qui a fait près de 48.500 morts en Turquie, les deux hommes s'étaient toutefois parlé par téléphone après avoir échangé leur toute première poignée de main en novembre à la Coupe du monde au Qatar, un autre pays avec lequel l'Egypte a récemment renoué après l'avoir accusé de proximité avec les Frères musulmans. Samedi, M. Cavusoglu a assuré qu'"après les élections" turques, dont la présidentielle prévue le 14 mai, "notre président rencontrera le président Sissi". Sur le plan commercial, les échanges entre l'Egypte et la Turquie n'ont jamais cessé: ils sont passés de 4,4 milliards de dollars en 2007 à 11,1 milliards de dollars en 2020, note le centre de recherche Carnegie. En 2022, Ankara a même été le premier importateur de produits égyptiens pour une valeur de quatre milliards de dollars. Mais les désaccords demeurent entre les deux capitales, Istanbul étant devenue "la capitale" des médias arabes critiques de leurs gouvernements, en particulier ceux proches de la confrérie des Frères musulmans, considérés comme "terroristes" par Le Caire. Et les intérêts du Caire et d'Ankara divergent également en Libye où la Turquie a envoyé conseillers militaires et drones contre le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, soutenu notamment par l'Egypte.
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