"M. Al-Rabie encourt de sérieux risques de persécution et d'autres atteintes à sa personne, y compris la torture", ont affirmé ces 24 ONG -- dont Amnesty International (AI) et Human Rights Watch (HRW) -- dans une lettre adressée au chef du gouvernement marocain Aziz Akhannouch et postée en ligne. Les organisations demandent à M. Akhannouch "des éclaircissements" sur les raisons qui ont conduit son gouvernement à approuver l'extradition du ressortissant saoudien. Selon le texte, Hassan Al-Rabie, 26 ans, a été extradé le 6 février vers l'Arabie saoudite depuis le Maroc, où il était détenu depuis le 14 janvier, en vertu d'un mandat d'arrêt émis par Ryad pour "collaboration avec des terroristes" afin de lui faire quitter ce pays "de manière irrégulière". Si la cour de cassation marocaine a émis le 1er février un avis favorable à son extradition, elle n'a pas été confirmée officiellement par les autorités marocaines ou saoudiennes. "Nous sommes profondément préoccupés par la violation manifeste du principe de non-refoulement en vertu des lois internationales des droits humains et des réfugiés", assurent les ONGs en notant que Hassan Al-Rabie est passible d'"une peine de prison allant de 10 à 20 ans" dans son pays. L'Arabie saoudite, comme d'autres régimes de la région, utilise régulièrement les accusations de "terrorisme" contre les critiques du pouvoir. M. Al-Rabie est originaire de l'Est du royaume saoudien, où vit une importante minorité chiite qui se plaint de discriminations. "Depuis de nombreuses années, la famille de M. Al-Rabie fait l'objet de persécutions de la part des autorités saoudiennes", soulignent les 24 ONGs. Selon la lettre, son frère Mounir est recherché par les autorités pour sa participation à une des rares manifestations qui se sont déroulées en Arabie saoudite dans le sillage des printemps arabes de 2011. Un autre frère, Ali Mohammed, est actuellement en détention et risque la peine de mort suite à sa condamnation en novembre, d'après la même source. Les autorités saoudiennes avaient déjà arrêté Hassan, en février 2021, ainsi que deux autres de ses frères, avait indiqué à l'AFP son frère Ahmed, basé au Canada.
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