Un tel organisme serait doté du pouvoir de mener "des enquêtes de sa propre initiative" et aurait "la possibilité de vérifier la véracité des déclarations d'intérêts financiers" des membres des différentes institutions européennes. Mais les eurodéputés ne disposent pas du pouvoir d'initier la création d'une telle instance, prérogative qui revient à la Commission. Ils lui renouvellent donc leur demande, après celles adressées en septembre 2021 puis en décembre 2022, au lendemain des révélations des soupçons de corruption. Ils somment la Commission d'enclencher la procédure "avant fin mars 2023", afin de conclure "avant la pause estivale les négociations" sur la nouvelle structure. Pour prévenir les conflits d'intérêts, les députés européens demandent aussi la mise en place de périodes de carence, visant à empêcher temporairement l'accès à certaines fonctions de personnes ayant exercé des responsabilités dans les institutions européennes. Dans une autre résolution, non contraignante, également adoptée jeudi, ils défendent une application plus stricte de leur code de conduite interne, déplorant qu'"aucune sanction financière" n'ait jamais été infligée "malgré le signalement d'au moins 26 violations". Ils recommandent d'imposer une obligation de "déclarer toute rencontre avec des représentants diplomatiques de pays tiers", et réclament que les "voyages payés par des pays tiers" soient soumis à autorisation préalable. Quatre personnes, dont l'eurodéputée grecque Eva Kaili et son homologue belge Marc Tarabella, sont actuellement incarcérées dans le cadre d'une enquête de la justice belge portant sur des soupçons d'ingérence du Qatar et du Maroc au Parlement européen. Le scandale a éclaté le 9 décembre quand les enquêteurs ont mis la main sur environ 1,5 million d'euros en argent liquide dans des sacs découverts notamment aux domiciles bruxellois de Mme Kaili et de Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé socialiste (2004-2019) devenu dirigeant d'ONG à Bruxelles. A sa prise de fonction à la tête de la Commission européenne en 2019, Ursula von der Leyen avait annoncé son intention de créer "un organe éthique indépendant" chargé de contrôler la "transparence et l'intégrité" des institutions européennes, mais cette instance n'a pas encore vu le jour.
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