Sénégal: un mort en Casamance dans des heurts entre opposants et forces de l'ordre

Infos. Une personne est morte lundi en Casamance, dans le sud du Sénégal, lors de heurts entre partisans de l'opposant Ousmane Sonko et les forces de l'ordre, a appris l'AFP de sources locale et administrative.

Sénégal: un mort en Casamance dans des heurts entre opposants et forces de l'ordre

Depuis le 16 mars, jour du début du procès de M. Sonko poursuivi en diffamation par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, des heurts ont opposé des groupes de jeunes aux forces de sécurité dans plusieurs villes du pays. L'audience a été renvoyée au 30 mars. Dans la ville de Bignona, un fief de M. Sonko à une trentaine de km de Ziguinchor, principale ville de Casamance, "un gosse a été abattu" par les forces de l'ordre, a déclaré à l'AFP Yankhoba Diémé, le président du conseil départemental éponyme, une institution locale. Des heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre quand "des jeunes de façon spontanée sont sortis manifester dans la rue" contre le pouvoir, a dit M. Diémé, membre du parti de M. Sonko. La mort d'une personne à Bignona a été confirmée par un responsable administratif qui s'est exprimé sous le sceau de l'anonymat. "Oui. Il y a eu un décès à la suite des manifestations", a-t-il dit à l'AFP. Le ministre Niang poursuit M. Sonko pour diffamation, injures et faux. Il lui reproche d'avoir déclaré qu'il avait été épinglé par un rapport d'une institution de contrôle pour sa gestion d'un fonds pour l'emploi des jeunes dans l'agriculture. L'enjeu dépasse largement la réputation du ministre. Les textes en vigueur prévoient une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation. M. Sonko risque donc d'être déclaré inéligible pour la présidentielle de 2024. Lui et ses supporteurs dénoncent une instrumentalisation de la justice par le pouvoir pour l'éliminer politiquement. En mars 2021, la mise en cause de M. Sonko dans une affaire de viols présumés et son arrestation sur le chemin du tribunal avaient contribué à déclencher les plus graves émeutes depuis des années dans ce pays réputé comme un rare îlot de stabilité dans une région troublée. Il y avait eu au moins une douzaine de morts. Le dossier de viols présumés, non jugé pour le moment, fait également peser la menace d'une éventuelle inéligibilité sur M. Sonko.

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