Ces trois dernières semaines, des émeutes ont éclaté dans plusieurs grandes villes du pays, des habitants en colère, déjà confrontés à des pénuries de carburant, vandalisant des agences bancaires et distributeurs automatiques de billets pour protester contre l'absence d'argent liquide. M. Buhari, dans une émission diffusée jeudi, a cherché à limiter les effets de la pénurie en permettant aux anciens billets de 200 nairas de circuler jusqu'au 10 avril. Le pays souffre d'une pénurie d'argent liquide depuis que la Banque centrale du Nigeria (CBN) a commencé à échanger les anciens billets de la monnaie locale contre de nouveaux billets. Vendredi, les commerçants, les marchés, les transporteurs et les stations-service de Lagos ont commencé à rejeter les anciens billets, déclenchant des émeutes dans certaines parties de la capitale commerciale de plus de 20 millions d'habitants. Dans le quartier d'Ojota, près du marché alimentaire très fréquenté du Mile 12, une foule de manifestants s'est rassemblée dès 07H00 et a mis le feu à des pneus usagés pour bloquer la route d'Ikorodu, provoquant des bouchons. La police a été rapidement déployée pour disperser les manifestants. "Nous avons déployé nos hommes sur les lieux pour maintenir l'ordre public. Personne n'a été blessé car nous n'avons utilisé que des gaz lacrymogènes pour disperser la foule", a déclaré à l'AFP un haut gradé de la police, ajoutant que les blocages sur les routes avait été dégagés. Bawo Adegbenro, un transporteur, a raconté que les troubles avaient commencé lorsque les chauffeurs de bus commerciaux ont refusé d'accepter les anciens billets de 500 et 1.000 nairas. "De nombreuses personnes étaient bloquées car elles ne pouvaient pas prendre un bus pour se rendre à destination. Cela a conduit aux émeutes d'Ojota que la police a réprimées", a-t-il déclaré à l'AFP. Des manifestations similaires ont éclaté dans les régions d'Agege, d'Ikotu, d'Iyana-Iba, d'Ipaja et d'Abule-Egba alors que des manifestants en colère barricadaient les routes et les rues principales avec des pneus en feu, ont déclaré des habitants. Les propriétaires d'entreprises ont été contraints de fermer pour éviter les attaques et le vandalisme. Les manifestations de vendredi ont été les dernières à frapper la nation la plus peuplée d'Afrique en raison des pénuries de liquidités, qui augmentent les tensions avant le scrutin du 25 février pour élire le successeur de M. Buhari.
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