La signature le 2 novembre 2022 à Pretoria de l'accord de paix mettant fin au conflit entre le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités régionales du Tigré en dissidence "est une étape importante", a déclaré le président de ce groupe d'enquêteurs, Mohamed Chande Othman, devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève. Mais "la nécessité d'enquêter sur les allégations de violations, tant avant que depuis l'accord de paix, reste plus importante que jamais pour instaurer une paix durable dans le plein respect des droits humains", a-t-il souligné. En septembre dernier, la Commission avait affirmé avoir "des motifs raisonnables de croire que toutes les parties au conflit" - forces éthiopiennes et érythréennes comme forces rebelles - "ont commis des crimes de guerre et des violations des droits humains depuis que les combats ont éclaté en novembre 2020", a rappelé son président. La Commission avait par ailleurs également évoqué des crimes contre l'humanité commis par les forces éthiopiennes et érythréennes. Le groupe d'enquêteurs de l'ONU a été établi pour un an le 17 décembre 2021, pour enquêter de manière approfondie et indépendante sur les accusations de violations répétées des droits humains commises en Ethiopie depuis le début du conflit dans le nord du pays en novembre 2020. Son mandat a été renouvelé en 2022 jusqu'en septembre 2023. Mais certains observateurs, dont Amnesty International, ont affirmé craindre que l'Ethiopie tente d'y mettre un terme prématurément. Il faudrait pour cela que l'Ethiopie rallie assez de pays pour envisager de lancer un projet de résolution en ce sens début avril, lors du vote des résolutions au Conseil des droits de l'Homme. Les pays ont jusqu'à jeudi pour déposer des projets de résolution. Mardi, l'ambassadeur éthiopien auprès de l'ONU à Genève, Tsegab Kebebew Daka, a souligné les efforts réalisés par son pays dans le cadre de l'accord de paix, notamment en matière de justice transitionnelle et de désarmement, mais n'a pas indiqué si l'Ethiopie voulait s'attaquer au mandat de la Commission. Il l'a toutefois mise en garde, l'appelant "à faire très attention, d'ici septembre, date à laquelle elle présentera son rapport final, à ne pas répéter le type d'allégations incendiaires et infondées contenues dans son rapport préliminaire, qui risquent de compromettre l'accord de paix".
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