La cour a reconnu coupable M. Benlatreche, 42 ans, de "tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste", sans suivre le parquet général qui avait réclamé une réclusion criminelle à perpétuité. Le 9 août 2017, à Levallois-Perret dans la banlieue ouest de Paris, au volant de son VTC, Hamou Benlatreche avait fauché des militaires qui s'apprêtaient à partir en patrouille. Il avait ensuite pris la fuite avant d'être interpellé cinq heures plus tard sur une autoroute près de Calais dans le nord de la France. Sur six militaires blessés, trois l'ont été grièvement. La cour présidée par Emmanuelle Bessone, une magistrate aguerrie dans les affaires de terrorisme, a assorti sa condamnation d'une interdiction définitive du territoire français pour l'accusé à l'issue de sa peine. "Il est violent, incontrôlable, remonté à bloc contre tout ce que nous sommes et n'est pas près de changer", avait affirmé dans la matinée le parquet général, évoquant "un véritable enragé". L'avocate générale, Manon Brignol, a estimé qu'il y avait chez M. Benlatreche "la volonté de créer une tuerie de masse". Elle a souligné l'"extrême dangerosité" de l'accusé qui comparaissait en fauteuil roulant depuis les blessures par balles reçues lors de son interpellation. "La perpétuité cela revient à une peine de mort sociale", avait plaidé de son côté l'avocat de M. Benlatreche, Me Sébastien Garnier. Lors du procès, l'accusé a catégoriquement nié avoir eu l'intention de foncer sur les militaires, expliquant qu'il avait eu "un malaise" à bord de son véhicule et avait ensuite filé, craignant que les militaires lui "tirent dessus".
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