Bain & Company, basé aux Etats-Unis, avait été accusé de "faute professionnelle grave" par Londres qui l'avait, à l'origine exclu, pour trois ans des appels d'offres du gouvernement britannique. La décision avait été annoncée en août mais le début de la période d'exclusion avait été fixée de manière rétroactive au 4 janvier 2022. Le cabinet a, depuis, "coopéré à nos enquêtes et fourni de nombreuses informations supplémentaires sur ses actions pour assainir" ses activités, a fait valoir l'exécutif dans une déclaration au Parlement britannique datée de mardi. Londres a décidé par conséquent de lever l'exclusion pour "Bain & Company et ses filiales en dehors de l'Afrique du Sud", tout en maintenant la mesure pour la filiale du cabinet située dans ce pays. Le cabinet, qui a confirmé mercredi la levée de l'interdiction, a dit "saluer la décision de rétablir Bain & Company en tant que fournisseur de confiance du gouvernement britannique", dans une déclaration transmise à l'AFP. Pour autant, la levée de l'exclusion sera accompagnée d'un "suivi rapproché, d'au moins deux ans, pour nous satisfaire que l'entreprise continue de respecter les mesures qu'elle a désormais mises en place", a précisé Londres. Le gouvernement britannique avait expliqué en août s'être appuyé sur les conclusions accablantes de la commission d'enquête sur la corruption d'Etat sous l'ex-président Jacob Zuma, rendues publiques fin juin après quatre années d'enquêtes et qui ont abouti à la mise en cause de près de 1.500 personnes. Ce rapport décrit la "capture d'Etat", formule employée en Afrique du Sud pour désigner les années de corruption rampante, et notamment un système de siphonnage des entreprises publiques qui aurait permis de détourner l'équivalent de plusieurs milliards d'euros. La société Bain avait été mandatée entre 2015 et 2016 par le gouvernement sud-africain pour restructurer l'administration fiscale (SARS). Le contrat, qui devait initialement s'étaler sur six semaines pour près de 150.000 euros, avait finalement duré plus de deux ans pour une somme totale de 9,2 millions d'euros et il s'était étendu à de nombreux autres secteurs. Une partie de ces contrats est soupçonnée d'avoir servi à dissimuler des pratiques fiscales litigieuses de M. Zuma.
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