Selon la lettre d'information Africa Intelligence, qui a révélé ce déplacement "censé rester confidentiel", Félix Tshisekedi aurait sollicité l'ex-président français "pour faciliter une amorce de dialogue" avec le président rwandais Paul Kagame, "dont Nicolas Sarkozy est proche". Historiquement compliquées, les relations entre le Rwanda et la République démocratique du Congo sont exécrables depuis la résurgence fin 2021 de la rébellion du M23 ("Mouvement du 23 mars"), qui s'est emparée depuis un an de larges pans de territoire du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC. Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce qui a été corroboré par des experts de l'ONU et dénoncé par des chancelleries occidentales, bien que Kigali s'en défende. Plusieurs initiatives pour une désescalade ont été lancées en Afrique et l'actuel président français lui-même, Emmanuel Macron, avait joué en septembre dernier les facilitateurs pour une rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Mais la rébellion avait ensuite repris de plus belle ses avancées. En visite le 4 mars à Kinshasa, dernière étape d'une tournée en Afrique centrale, Emmanuel Macron n'avait pas clairement condamné le Rwanda, comme le lui demandaient les Congolais, mais lancé de fermes mises en garde, y compris à Kigali. "La venue dans notre pays de l'ancien président français n'est aucunement à l'initiative du président de la RDC", a affirmé sur Twitter Tina Salama, porte-parole de Félix Tshisekedi, en ajoutant: "il n'existe aucun projet de médiation dans l'agression rwandaise qui serait confié à M. Sarkozy". "Cela étant", a-t-elle ajouté, le président Tshisekedi "sera ravi de le recevoir lors de sa visite privée à Kinshasa". Selon une source aéroportuaire, Nicolas Sarkozy est arrivé peu avant 17H00 (16H00 GMT) à l'aéroport international de Kinshasa, à bord d'un vol spécial en provenance de Paris. Sous sa présidence (2007-2012), la France et le Rwanda s'étaient officiellement réconciliés, après les accusations de "complicité" de génocide portées par Kigali à l'encontre de Paris pour son soutien au régime hutu rwandais responsable de la mort en 1994 de 800.000 personnes, essentiellement des Tutsi. Nicolas Sarkozy avait reconnu en 2010 de "graves erreurs d'appréciation" et une "forme d'aveuglement" de la France.
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