Selon l'ambassadeur ivoirien à Tunis, Ibrahim Sy Savané, 287 personnes, dont 266 adultes et 21 bébés, ont été rapatriés vers Abidjan à bord d'un gros porteur affrété à la compagnie Ethiopian. Cela porte à 1.053 le nombre d'Ivoiriens rapatriés de Tunisie depuis le 4 mars, a précisé M. Savané à l'AFP. Ils font partie d'un groupe de 2.896 Ivoiriens à s'être inscrits auprès de l'ambassade pour être rapatriés. Le 21 février, le président Saied avait affirmé que la présence en Tunisie d'immigrés clandestins d'Afrique subsaharienne était source de "violence et de crimes" et visait à "changer la composition démographique" du pays. Les jours suivants, des migrants originaires d'Afrique ont fait état d'une recrudescence des agressions les visant et se sont précipités par centaines à leurs ambassades pour être rapatriés. La communauté ivoirienne est, avec au moins 7.000 personnes selon les estimations, la plus importante d'Afrique subsaharienne en Tunisie, grâce à une exemption de visa à l'entrée. Un bon nombre des 21.000 ressortissants d'Afrique subsaharienne recensés officiellement en Tunisie, pour la plupart en situation irrégulière, avaient perdu du jour au lendemain leur travail --généralement informel-- et leur logement, du fait de la campagne contre les clandestins. La plupart des migrants africains arrivent en Tunisie pour tenter ensuite d'immigrer clandestinement par la mer vers l'Europe, certaines portions du littoral tunisien se trouvant à moins de 150 km de l'île italienne de Lampedusa. Au moins trois naufrages meurtriers de bateaux transportant des migrants, dont de nombreux Ivoiriens, ont été enregistrés au large de la Tunisie depuis début mars. Le porte-parole de la Garde nationale tunisienne a indiqué jeudi que les garde-côte avaient intercepté depuis mercredi 2.034 migrants, dont neuf Tunisiens seulement. Les corps de sept autres, tous des migrants originaires d'Afrique subsaharienne, ont été repêchés, selon la même source. Un précédent bilan fourni mercredi soir par une ONG faisait état de cinq morts et 28 disparus, pour la plupart des Ivoiriens. "D'autres rotations de gros porteurs sont prévues" pour poursuivre les rapatriements, a affirmé à l'AFP l'ambassadeur ivoirien. "Je suis engagé dans une course contre la montre, pour éviter que d'autres personnes désespérées ne se jettent dans la Méditerranée avec de minces chances de survie", a-t-il ajouté.
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