L'agence onusienne s'alarme dans un communiqué d'une potentielle "épidémie à grande échelle" de ce virus cousin d'Ebola et presque aussi meurtrier que lui, pouvant affecter notamment le Gabon et le Cameroun voisins de cet Etat d'Afrique centrale. De son côté, à Malabo, le gouvernement équatoguinéen, se borne à ne parler que des sept morts confirmées parmi neuf cas testés positifs en laboratoire depuis le début de l'épidémie, alors qu'il avait auparavant évoqué 11 morts. Les autorités ne parlent pas de cas "probables". Les cas recensés de virus Marburg ont débordé de la province de Kié-Ntem où elle avait provoqué les premiers décès connus le 7 janvier, jusqu'à toucher Bata, selon Malabo, la capitale économique du pays. Depuis le début de l'épidémie, "il y a eu au total neuf cas (de virus Marburg) confirmés en laboratoire et 20 cas probables. Sur les neuf cas confirmés en laboratoire, sept personnes sont décédées, et tous les cas probables sont décédés", précisait mercredi un rapport de l'OMS sur son site internet. Pour les 20 cas probables, les personnes présentaient toutes les symptômes caractéristiques de la maladie et avaient été en contact avec des cas confirmés, mais les prélèvements n'ont pas pu être faits sur les corps ou n'ont pu être traités, explique jeudi à l'AFP un responsable de l'OMS. -"Grande échelle"- Cette expansion hors du Kié-Ntem "laisse supposer une transmission plus large du virus" et nécessite d'"intensifier les efforts de riposte afin (...) d'éviter une épidémie à grande échelle et des pertes en vies humaines", prévient l'OMS dans son communiqué de jeudi, en notant que les provinces touchées "ont toutes des frontières avec le Cameroun et le Gabon". L'épidémie sévit donc désormais dans trois des quatre provinces continentales, de l'est jusqu'à l'océan Atlantique. Bata, le port ouvrant sur le golfe de Guinée et peuplé d'environ 250.000 habitants, est "touché", selon le gouvernement. Les efforts des autorités aidées par l'OMS pour contenir le virus dans le Kié-Ntem n'ont pas suffi. "Des experts supplémentaires de l'OMS (...) seront déployés dans les prochains jours", promet l'organisation onusienne ajoutant qu'elle "aide également la Gabon et le Cameroun à renforcer la préparation et la riposte à l'épidémie". La Tanzanie a également annoncé mardi le début d'une épidémie de Marburg, avec cinq morts. L'Ouganda, frontalier de la Tanzanie, a dans la foulée demandé aux responsables sanitaires de renforcer leur vigilance le long de la frontière. La dernière épidémie du virus de Marburg en Ouganda remonte à 2017. Ce virus se transmet à l'homme par les chauves-souris frugivores et se propage dans l'espèce humaine par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées, ou avec les surfaces et les matériaux. Le taux de létalité peut atteindre 88%. Il n'existe aucun vaccin ou traitement antiviral approuvé pour traiter le virus. Cependant, les soins de soutien - réhydratation par voie orale ou intraveineuse - et le traitement des symptômes spécifiques augmentent les chances de survie. Une série de traitements potentiels, y compris des produits sanguins, des thérapies immunitaires et des médicaments, ainsi que des vaccins candidats avec des données de phase 1 sont en cours d'évaluation, selon l'OMS.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.