Dans sa note trimestrielle sur les violations des droits humains, la Mission de l'Onu au Mali (Minusma) indique que 1.277 personnes ont été tuées en 2022 dans des violences imputables à différents acteurs, contre 584 en 2021. Cela représente une augmentation de 118%. "D'une manière générale, 2.001 personnes ont été affectées par les actes de violence en 2022 (1.277 tués, 372 enlevés/disparus et 352 blessés)", a-t-elle précisé. Les groupes jihadistes sont les principaux responsables des violences, avec 56% des violations enregistrées, selon la même source. Après deux coups d'Etat successifs en 2020 et 2021, les militaires au pouvoir au Mali ont poussé en 2022 vers la sortie leur partenaire français pour se tourner vers la Russie, des "instructeurs" selon la junte, des mercenaires du groupe Wagner impliqués dans de multiples exactions selon différents Etats occidentaux. "S'agissant des Forces de défense et de sécurité (FDS), 694 violations des droits de l'homme, soient 35% du nombre total de violations, sont imputables à leurs éléments, quelquefois accompagnés par du personnel militaire étranger", a indiqué la Minusma. Ces chiffres n'incluent pas les violations commises fin mars 2022 à Moura où, selon l'ONG Human Rights Watch, 300 civils ont été massacrés fin mars 2022 par des soldats maliens associés à des combattants étrangers, peut-être russes. L'armée malienne a démenti, revendiquant l'élimination de plus de 200 jihadistes. Les tensions avec la division des droits de l'homme de la Minusma se sont brutalement accrues à l'arrivée des militaires au pouvoir il y a deux ans. La junte fait ouvertement barrage aux investigations de la Minusma sur les droits humains et les abus dont les forces maliennes sont régulièrement accusées. En février, le chef de la division des droits de l'homme de la mission de l'ONU a été expulsé par les autorités de Bamako. Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation jihadiste et aux violences de toutes sortes. Ce vaste pays pauvre et enclavé est plongé dans une prodonde crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire. Les violences sont le fait de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaida et au groupe Etat islamique, de milices autoproclamées et de différents groupes armés, mais aussi des forces régulières et de bandits. La Minusma a été créée en 2013 pour aider à stabiliser l'Etat du Mali menacé d'effondrement sous la poussée jihadiste, protéger les civils, contribuer à l'effort de paix, défendre les droits humains...
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