"Les attaques continues des shebab, qui ont entraîné des violations des droits humains, des violences sexuelles et une forte augmentation du nombre de victimes civiles, sont inquiétantes", estime Antonio Guterres dans ce document. Entre fin août 2022 et début février, la mission de l'ONU en Somalie a enregistré une augmentation de 153% du nombre de victimes civiles, à 1.059 dont 382 morts, la plupart imputées aux shebab, précise-t-il. "L'augmentation du nombre de victimes fait de 2022 l'année la plus meurtrière pour les civils en Somalie depuis 2017", déplore le chef de l'ONU. Revenu au pouvoir en mai 2022, le président Hassan Cheikh Mohamoud s'est engagé dans une "guerre totale" avec les shebab. Cette offensive, appuyée par la force de l'Union africaine en Somalie (Atmis) et des frappes aériennes américaines, a permis de reconquérir de vastes territoires de deux Etats du centre du pays, l'Hirshabelle et le Galmudug. Mais les shebab, en rébellion depuis une quinzaine d'années, continuent de contrôler de larges pans du territoire et mènent régulièrement des attentats meurtriers, soulignant leur capacité à frapper au coeur des villes et des installations militaires somaliennes. Dans son rapport, Antonio Guterres exhorte les autorités somaliennes à veiller à ce que leurs mesures de "contre-terrorisme" ne portent pas atteinte à la liberté d'expression. Il se dit "profondément préoccupé" par les arrestations arbitraires de journalistes et de professionnels des médias. Selon l'ONU, l'insécurité et les affrontements, obstacles majeurs aux opérations humanitaires, ont chassé de chez elles l'an dernier plus de 600.000 personnes. Environ 1,3 million de personnes ont aussi dû fuir la sécheresse sévère qui affecte la Corne de l'Afrique. Au total, 8,3 millions de personnes auront besoin d'une aide humanitaire cette année, indique le secrétaire général de l'ONU.
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