Des prévisions de la saison des pluies prévue de mars à mai prochain "montrent des baisses de précipitations et de hautes températures", déclare dans un communiqué le Centre de prévisions et d'applications climatiques (ICPAC) de l'Igad, un groupement de pays de l'est africain. Or cette saison des pluies contribue largement (jusqu'à 60%) au total de précipitations annuelles dans les pays équatoriaux de la Corne de l'Afrique (qui regroupe Djibouti, Ethiopie, Érythrée, Somalie et des parties du Kenya, du Soudan, du Soudan du Sud et de l'Ouganda, et est parfois élargie au Burundi, au Rwanda et à la Tanzanie, ndlr). Ces prévisions confirment les craintes des météorologues et des agences d'aide de voir cette sécheresse d'une durée et d'une gravité sans précédent provoquer rapidement une catastrophe humanitaire. "Dans certaines partie d'Ethiopie, du Kenya, de Somalie et d'Ouganda qui ont été récemment très affectées par la sécheresse, ce pourrait être une sixième saison des pluies avortée de suite", souligne l'ICPAC, considérée comme l'organisme climatique régionale de référence par l'Organisation météorologique mondiale de l'ONU. La Corne de l'Afrique est l'une des région les plus vulnérable au changement climatique, avec des crises de plus en plus fréquentes et intenses. Les cinq saisons des pluies avortées consécutives ont jusqu'ici provoqué la mort de millions de têtes de bétail, la destruction de récoltes, et poussé des millions de personnes à quitter leurs régions pour trouver de l'eau et de la nourriture ailleurs. Selon l'ICPAC, les conditions actuelles sont pires qu'elles ne l'étaient avant la sécheresse de 2011, avec déjà 23 millions de personnes déjà en "insécurité alimentaire aigüe" au Kenya, en Ethiopie et en Somalie, d'après l'Igad et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). La dernière famine a été déclarée en Somalie en 2011, et quelque 260.000 personnes, dont la moitié d'enfants âgés de moins de six ans, étaient morts de faim faute de réponse suffisamment rapide de la part de la communauté internationale, selon l'ONU. A l'époque, la région avait connu deux saisons des pluies avortées consécutives, contre cinq aujourd'hui.
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