Andre de Ruyter, Pdg d'Eskom depuis 2020, a annoncé sa démission en décembre mais devait rester en poste jusqu'à fin mars pour donner à l'entreprise le temps de lui trouver un remplaçant. Le Conseil d'administration a décidé que M. de Ruyter n'avait "pas besoin d'effectuer le reste de son préavis" et était "libéré de ses obligations avec effet immédiat", a indiqué Eskom. Quelques heures plus tôt, l'ex-Pdg avait, dans une interview, émis des doutes sur la volonté politique du gouvernement de lutter contre la corruption endémique au sein d'Eskom. En décembre, peu avant de présenter sa démission, il avait été victime d'une tentative d'empoisonnement. L'Afrique du Sud ne produit pas assez de courant pour son économie et sa population de 60 millions. La première puissance industrielle du continent est soumise à des coupures quotidiennes programmées depuis des mois, allant jusqu'à près de 12 heures certains jours. Le pays a connu un record de 207 jours de délestage l'an dernier. Le président Cyril Ramaphosa a récemment déclaré l'état de catastrophe nationale. Il doit aussi désigner un ministre de l'Électricité. Eskom produit 90% de l'électricité du pays largement à partir du charbon. Après des années de corruption et de mauvaise gestion, elle est incapable de produire suffisamment dans des centrales vieillissantes et mal entretenues. Eskom ploie également sous une dette colossale équivalant à plus de 20 milliards d'euros (400 milliards de rands). L'Etat a annoncé l'an dernier en reprendre la moitié. Ce renflouement portera la dette publique à près de 300 milliards d'euros (5,84 trillions de rands), soit 73,6 % du PIB, au cours des trois prochaines années, selon le ministre des Finances, qui a ajouté que le pays consacrait désormais plus d'argent pour sa dette que pour la Santé ou la Défense. La banque centrale sud-africaine planche sur une croissance du PIB quasi nulle pour l'année à 0,3%, en partie à cause de la crise énergétique.
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