La mission se dit profondément préoccupée par la détérioration de la situation des droits humains en Libye, concluant une fois de plus qu'"il y a des raisons de croire qu'un large éventail de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité ont été commis par les forces de sécurité de l'État et les milices armées", dans un communiqué publié à l'occasion de la présentation de son dernier rapport. Les enquêteurs expliquent que ces exactions sont commises "contre des Libyens et des migrants dans toute la Libye", dans des lieux de détention. La mission a documenté et constaté de nombreux cas de détention arbitraire, de meurtre, de torture, de viol, d'esclavage sexuel, d'exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées, confirmant que ces pratiques sont largement répandues en Libye. En particulier, la mission indique qu'"il existe des motifs raisonnables de croire que l'esclavage sexuel, un crime contre l'humanité, a été commis à l'encontre de migrants". Selon la mission, les migrants ont été réduits en esclavage dans des centres de détention officiels ainsi que dans des "prisons secrètes", où des viols sont commis, le tout constituant des crimes contre l'humanité. Cette traite des êtres humains, l'esclavage, le travail forcé, l'emprisonnement, l'extorsion et le trafic de migrants vulnérables "génèrent d'importants revenus pour des individus, des groupes et des institutions de l'Etat, ce qui incite à la poursuite des violations". "Il est urgent de rendre des comptes pour mettre fin à cette impunité généralisée", a déclaré le président de la mission, Mohamed Auajjar, dans le communiqué. "Nous appelons les autorités libyennes à élaborer sans délai un plan d'action en faveur des droits humains et une feuille de route sur la justice transitionnelle axée sur les victimes, et à demander des comptes à tous les responsables de violations des droits humains", a-t-il ajouté. La mission a été établie en 2020 par le Conseil des droits de l'Homme pour enquêter sur les violations commises par toutes les parties en Libye depuis 2016. Depuis, la mission a conduit plus de 400 entretiens et recueilli plus de 2.800 éléments d'information, y compris des photos et des vidéos. Elle va partager ses informations avec la Cour pénale internationale, y compris la liste des individus qui pourraient être tenus pour responsables des exactions, mais demande également à l'ONU de mettre en place une nouvelle commission pour poursuivre le travail d'enquête.
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