"Il est vital pour la stabilité (...) du Nigeria que le processus soit mené et conclu de manière sûre, équitable et crédible", ont affirmé jeudi dans un communiqué conjoint les Etats-Unis, l'Australie, le Japon, la Norvège, le Canada et le Royaume-Uni. Ces pays demandent aux responsables nigérians d'"intervenir" pour "apaiser les tensions et éviter toute violence avant, pendant et après les élections", et aux forces de sécurité "de protéger ce processus, prévenir et dissuader les attaques contre les installations, le matériel et le personnel de l'INEC", la commission électorale. Les principaux candidats à la présidentielle, notamment Bola Ahmed Tinu du parti au pouvoir (APC), Atiku Abubar du principal parti d'opposition (PDP) et l'outsider Peter Obi du Parti travailliste (LP), ont signé mercredi un "accord de paix" dans la capitale Abuja. Outre la conduite d'élections "libres" et "transparentes", ils se sont engagés à "placer l'intérêt national au-dessus des préoccupations personnelles et partisanes", devant de nombreux responsables et diplomates étrangers. A 80 ans, le président Muhammadu Buhari se retire après deux mandats (comme le veut la Constitution) marqués par une explosion de l'insécurité et de la pauvreté dans ce pays où 60% de la population a moins de 25 ans. Lors de l'accord de paix, il a "imploré les candidats (...) de respecter le choix des électeurs et d'accepter les résultats des élections tels qu'annoncés par l'INEC", quels qu'ils soient. Samedi, quelque 94 millions d'électeurs sont appelés à élire son successeur parmi 18 candidats, ainsi que des députés et sénateurs. L'émergence d'une troisième force en la personne de Peter Obi et une pénurie de billets de banque sont venues chambouler la campagne de cette présidentielle qui s'annonce particulièrement serrée et dont l'issue est plus incertaine que jamais. La campagne qui s'achève jeudi a été marquée par de violentes invectives entre adversaires politiques, et par des attaques armées contre des postes de police et des bureaux de la commission électorale. Mercredi soir, un candidat du Parti travailliste aux sénatoriales dans l'Etat d'Enugu (sud-est), a été attaqué et brûlé dans son véhicule avec son équipe de campagne, selon des responsables du parti et Amnesty International qui dénonce "un meurtre horrible".
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