Le ministère suisse des Affaires étrangères a rejeté les critiques, affirmant que l'ambassadrice, Nadine Olivieri Lozano, était vêtue d'une manière appropriée, conformément au protocole de visite d'un lieu saint. Auparavant, les médias iraniens avaient publié des images de Mme Lozano recouverte d'un tchador noir la couvrant de la tête aux pieds aux côtés de religieux enturbannés, lors d'une visite dans la ville sainte de Qom. Cette visite intervient cinq mois après la mort en détention le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, arrêtée pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique. Ce décès a déclenché un mouvement de protestation à travers l'Iran, réclamant notamment l'abolition de la loi sur le port du voile obligatoire, imposé quatre ans après la Révolution islamique de 1979. Les autorités iraniennes affirment que des centaines de personnes, dont des dizaines de membres des forces de sécurité, ont été tuées lors des manifestations. Des milliers d'autres, dont des personnalités culturelles, des avocats et des journalistes, ont été arrêtées. "L'ambassadrice suisse (...) porte un tchador et va à la mosquée avec les mollahs", a dénoncé la députée belge Darya Safai, qui a joué un rôle de premier plan dans les rassemblements organisés en Europe pour soutenir les manifestants en Iran. "Alors que des millions d'Iraniennes se battent pour les droits des femmes et sachant que des milliers d'entre elles ont été tuées pour cela, elle porte un hijab et fait de la publicité pour les oppresseurs. Dégoûtant!", a-t-elle écrit sur Twitter. "L'ambassadrice suisse en tenue religieuse conservatrice la couvrant entièrement, alors que de courageuses femmes iraniennes risquent tout pour la liberté, c'est exactement ce qu'il ne faut pas faire", a déclaré l'actrice et militante Nazanin Boniadi. Masih Alinejad, un dissident basé aux États-Unis, a estimé de son côté que le choix vestimentaire de l'ambassadrice était "honteux et une trahison envers les femmes iraniennes". "Lors de la visite du site religieux, le protocole vestimentaire en vigueur pour les femmes a été respecté", a souligné le ministère suisse des Affaires étrangères, ajoutant que "le dialogue interreligieux revêt une grande importance dans le contexte actuel".
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