Cet appel a été lancé par le ministre tunisien des Affaires étrangères Nabil Ammar en recevant à Tunis le Commissaire européen à l'Economie, Paolo Gentiloni. M. Ammar "a invité la partie européenne à faire montre de davantage de compréhension du caractère particulier de la phase que traverse notre pays et d'adopter un discours responsable et constructif qui reflète la réalité de la situation", selon un communiqué de son ministère. Il a souligné que Tunis "compte sur la mobilisation de ses propres ressources et sur le soutien économique et financier de ses partenaires, y compris l'UE, pour la réussite de son processus de réformes politiques, économiques et sociales". Le président français Emmanuel Macron et la Première ministre italienne Giorgia Meloni avaient appelé vendredi à soutenir la Tunisie, confrontée à une grave crise financière, afin de contenir la "pression migratoire" que ce pays représente pour l'Europe. La Tunisie, en proie à une grave crise financière, négocie depuis plusieurs mois avec le Fonds monétaire international un prêt de près de deux milliards de dollars mais les discussions entre les deux parties semblent faire du surplace depuis un accord de principe annoncé mi-octobre. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a quant à lui averti le 20 mars que la situation en Tunisie était "très dangereuse", évoquant même un risque d'"effondrement" de l'Etat susceptible de "provoquer des flux migratoires vers l'UE et d'entraîner une instabilité dans la région MENA" (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Une analyse qualifiée de "disproportionnée" et rejetée par Tunis. - "Pas seule" - La Tunisie dont certaines portions de littoral se trouvent à moins de 150 km de l'île italienne de Lampedusa, enregistre très régulièrement des tentatives de départ de migrants, originaires en majorité de pays d'Afrique subsaharienne, vers l'Italie. Plusieurs dizaines de migrants originaires d'Afrique subsaharienne sont morts dans une série de naufrages et d'autres sont portés disparus depuis un violent discours, le 21 février, du président Kais Saied pourfendant l'immigration clandestine. "Ma visite a aussi été l'occasion de réaffirmer notre attachement aux valeurs de la démocratie, de l'inclusion et de l'Etat de droit", a déclaré M. Gentiloni dans un communiqué publié par l'UE à l'issue de sa visite en Tunisie, où l'opposition accuse de "dérive autoritaire" le président Saied depuis que celui-ci s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021. "La Commission européenne reste déterminée à soutenir le peuple tunisien dans l'actuel contexte économique extrêmement difficile" a-t-il ajouté. Selon lui, la Commission est "prête à envisager une aide macrofinancière supplémentaire si les conditions nécessaires sont réunies. La première condition est l'adoption par le FMI d'un nouveau programme de décaissement. Il est primordial que ceci puisse avoir lieu dans les meilleurs délais". "Il existe de nombreux intérêts communs entre l'UE et la Tunisie, par exemple la gestion des flux migratoires vers l'Europe. Dans ce contexte, je me félicite des contacts qui ont été renoués entre la Commission et les autorités tunisiennes. Nous souhaitons continuer dans cette dynamique de coopération : la Tunisie ne sera pas laissée seule", a-t-il conclu.
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