Malgré une interdiction de sortie du territoire en Algérie, Amira Bouraoui était entrée en Tunisie le 3 février, avant d'être interpellée alors qu'elle tentait d'embarquer en direction de Paris. Elle avait ensuite été placée en détention provisoire jusqu'à sa comparution le 6 février devant une juge qui avait décidé sa remise en liberté, en ajournant son dossier. La militante avait finalement pu embarquer le même jour sur un vol à destination de la France, malgré une tentative des autorités tunisiennes de l'expulser vers l'Algérie voisine. Alger a jugé que son départ pour la France constituait une "exfiltration illégale" menée à l'aide des personnels diplomatiques et sécuritaires français, et rappelé son ambassadeur à Paris pour consultations. Selon son avocat Hashem Badra, Mme Bouraoui a été condamnée par contumace vendredi par un tribunal tunisien pour "entrée illégale en Tunisie sans document de voyage" depuis l'Algérie. Mme Bouraoui peut, si elle souhaite rentrer en Tunisie, contester ce jugement conformément aux dispositions du droit tunisien en matière de décisions de justice par contumace, a ajouté l'avocat. En Algérie, quatre personnes ont été placées en détention provisoire et une cinquième sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une enquête sur la sortie "illégale" de Mme Bouraoui du territoire, avait annoncé le parquet mardi. Mme Bouraoui s'est fait connaître en 2014 par son engagement dans le mouvement +Baraka+ contre le quatrième mandat du président d'alors Abdelaziz Bouteflika, avant de s'engager dans le mouvement de protestation "Hirak". Elle a été condamnée en juin 2020 à un an de prison avant de bénéficier d'une remise en liberté provisoire en juillet de la même année.
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