Trois des cinq accusés, âgés de 30 à 48 ans, se sont présentés lundi devant la cour d'assises, qui doit rendre son verdict au plus tôt le 5 avril. La cour d'assises a décidé mardi de disjoindre le cas du premier absent, Mektoub M., hospitalisé en urgence après des maux de ventre aigus. Le second, Mehdi A., 41 ans, considéré comme le cerveau de l'attaque, serait détenu en Tunisie dans une affaire de faux documents. Il avait pris l'avion à destination de la Thaïlande quelques jours après les faits. Les cinq hommes sont accusés d'avoir participé à des degrés divers à l'attaque d'un fourgon de transport de fonds le 8 février 2018, à Chavornay, une commune suisse du canton de Vaud, pour un butin total de 25 millions de francs suisses. L'équipe de malfaiteurs de la région lyonnaise est aussi soupçonnée d'avoir organisé, au même moment, la séquestration de la fille du conducteur du fourgon blindé, afin de le contraindre à ouvrir le véhicule. Les peines encourues s'échelonnent entre 20 ans de réclusion et la perpétuité. "Ca fait quatre ans que j'attends ce moment. J'aimerais être lavé de tous les soupçons qui pèsent sur moi", a dit à l'audience Yusuf K., 31 ans, alors convoyeur de fond, suspecté d'avoir renseigné les malfaiteurs sur l'itinéraire du véhicule, ce qu'il nie. Il était présent dans le fourgon le soir du braquage, aux côtés du conducteur. Les soupçons se sont orientés sur lui lorsqu'il a avoué avoir caché un carton contenant 605.000 francs suisses, laissé sur place par les braqueurs. L'homme, en sweat-shirt blanc, barbe finement taillée, s'est présenté comme "livreur" dans la région parisienne depuis sa remise en liberté, intervenue après trois ans de détention provisoire. "Je n'ai rien à voir, ni de près, ni de loin, avec cette affaire", a soutenu pour sa part Mehdi B., 30 ans, s'agitant dès que la parole lui était donnée par la cour. Poursuivi pour association de malfaiteurs, le trentenaire est uniquement suspecté d'avoir été impliqué dans les préparatifs de l'attaque, sans y avoir pris part directement. Ses deux frères ont été assassinés ainsi qu'un autre suspect, probablement en lien avec l'affaire, selon la synthèse de l'enquête lue à l'audience. Pascal G., 49 ans, a avoué quant à lui le recel dans son garage de mallettes contenant une partie du butin, soit 2,5 millions d'euros. "Je reconnais avoir gardé une malle pour quelqu'un, je ne savais pas la provenance", a dit le quadragénaire, qui a repris son activité de menuisier après un an de détention provisoire.
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