"Nous restons attachés fondamentalement à la liberté d'expression, à la liberté d'opinion et à la liberté tout court", a affirmé Jean-Emmanuel Ouédraogo, également ministre de la Communication, lors d'une conférence de presse. "Nous savons à quel prix ces libertés ont été conquises et il ne viendrait à l'esprit de personne de remettre en cause la liberté d'expression et la liberté d'opinion", a-t-il ajouté. Cependant, "toute chaîne aujourd'hui qui va faire l'écho de l'idéologie terroriste verra sur son chemin les autorités de la transition", a poursuivi M. Ouédraogo. Lundi, le gouvernement de transition a coupé la diffusion de France 24 sur son territoire à la suite d'une interview du chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), six mois après avoir également suspendu la diffusion de Radio France Internationale (RFI). Evoquant les suspensions des deux médias, M. Ouédraogo a indiqué qu'ils sont accusés d'avoir "ouvert leurs antennes à des leaders terroristes pour qu'ils propagent l'idéologie du terrorisme, de la violence, de la division". France 24 qui a déploré cette décision avait rappelé qu'elle n'avait pas donné la parole directement au chef d'AQMI mais au travers d'une "chronique" qui permettait d'offrir "la distanciation et la contextualisation nécessaires". Mercredi, des organisations de la société civile burkinabè ont dénoncé la "négation récurrente et systématique des libertés d'opinion", tandis que le Conseil supérieur de la communication (CSC), organe d'Etat, a exhorté "les autorités administratives étatiques à prendre les mesures idoines pour assurer la sécurité des médias et des journalistes confrontés à des menaces récurrentes". Pour le gouvernement du président de la transition - Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch en septembre, le deuxième en un an - "il n'y a pas de position médiane dans cette guerre qui est enclenchée. Aujourd'hui, il s'agit d'une chose : soutenir l'offensive de reconquête de notre territoire", a indiqué M. Ouédraogo. Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes jihadistes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, qui ont fait en tout 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés internes.
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