Mme Harris, première femme et première personne de couleur élue à la vice-présidence américaine, s'exprimait au côté de Mme Hassan, devenue en mars 2021 la première femme à diriger la Tanzanie. Samia Suluhu Hassan a succédé en tant que vice-présidente à John Magufuli, décédé brutalement. Elle s'est récemment efforcée de rompre avec l'héritage autoritaire de Magufuli et a multiplié les signes d'ouverture. La vice-présidente américaine a indiqué qu'elle allait, durant sa visite dans ce pays d'Afrique de l'Est, discuter avec Mme Hassan de démocratie, en la qualifiant de "championne", de bonne gouvernance, de croissance économique à long terme et de la crise climatique. "Sur le sujet de la croissance économique, la bonne gouvernance permet la prévisibilité, la stabilité et les règles dont les entreprises ont besoin pour investir", a déclaré Mme Harris. "Il y a un tel potentiel de croissance ici", a-t-elle ajouté. Mme Harris a parallèlement déposé une gerbe à un mémorial de l'attentat contre l'ambassade américaine à Dar es Salaam, capitale économique du pays, attaquée en 1998 en même temps que celle de Nairobi. Ces deux attentats quasi-simultanés, revendiqués par Al-Qaïda, avaient fait plus de 200 morts et 5.000 blessés. La tournée de Mme Harris, successivement au Ghana, en Tanzanie et en Zambie, s'inscrit dans les efforts de Washington de renforcer ses liens avec le continent afin de contrer l'influence de la Chine et de la Russie. Mme Hassan, qui a célébré le 19 mars le deuxième anniversaire de son arrivée au pouvoir, avait suscité un certain espoir après une présidence Magufuli qui avait conduit plusieurs partenaires internationaux à tourner le dos à la Tanzanie. La Tanzanie a organisé ses premières élections multipartites en 1995, toutes remportées depuis par l'ex-parti unique le Chama Cha Mapinduzi (CCM) de Mme Hassan. En janvier, elle avait annoncé la levée de l'interdiction - décrétée par M. Magufuli - des rassemblements politiques et ouvert la voie au retour au pays de figures de l'opposition comme Tundu Lissu et Godbless Lema, en exil depuis cinq ans et deux ans respectivement. Début mars, elle avait promis de relancer le processus de révision constitutionnelle, des demandes anciennes de l'opposition. Mercredi à Accra, la vice-présidente américaine avait annoncé une initiative de plus de 1 milliard de dollars pour l'émancipation économique des femmes sur le continent. Dans un discours, elle avait identifié trois secteurs qui selon Washington pourrait bénéficier de plus d'investissement: l'émancipation des femmes, l'économie numérique et la bonne gouvernance et démocratie. pool-txw/ayv/blb
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