Violences dans l'est de la RDC: plus de 1.300 morts en six mois

Infos. Plus de 1.300 personnes ont été tuées depuis octobre dans l'est de la République démocratique du Congo, où des groupes armés mènent des "attaques ignobles" contre des civils, a indiqué jeudi le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme.

Violences dans l'est de la RDC: plus de 1.300 morts en six mois

"La violence armée s'est intensifiée dans les provinces de l'Est, notamment en Ituri et au Nord-Kivu, où les groupes armés M23, ADF, Codeco, Zaïre et Nyatura continuent de perpétrer des attaques ignobles contre la population civile, en toute impunité", a déclaré Volker Türk, lors d'une discussion sur la RDC devant le Conseil des droits de l'Homme à Genève. "Depuis octobre 2022, au moins 1.338 personnes, dont 107 enfants, ont été tuées dans ces provinces de l'Est", a-t-il indiqué. Des zones généralement épargnées par le passé ont également connu des flambées de violence, notamment les provinces de Maï-Ndombe et de Kwilu. En raison de ces violences, six millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays, le plus important nombre de personnes déplacées internes du continent africain, selon l'ONU. Les violences ciblées que subissent les civils comprennent notamment les violences sexuelles, qui, selon M. Türk, "ont historiquement été utilisées en RDC comme une arme de guerre délibérée et une stratégie de terreur". En 2022, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits humains a documenté et confirmé des cas de violences sexuelles liées au conflit sur 701 victimes, dont 503 femmes, 11 hommes et 187 filles. Le Haut-Commissaire a salué "les efforts significatifs" des autorités pour créer les conditions d'un retour à la paix dans les provinces affectées par le conflit, tels que le dialogue avec les groupes armés et l'élaboration de programmes de désarmement et de justice transitionnelle. Il a également relevé que les autorités avaient pris "des mesures importantes" pour lutter contre l'impunité, indiquant qu'en 2022, au moins 91 membres des forces de défense et de sécurité et au moins 143 membres de groupes armés ont été condamnés pour des infractions liées à des violations des droits humains. "Il s'agit là de résultats importants, tant pour les victimes que pour leur effet dissuasif", mais, a-t-il dit, "l'ampleur des violations et des abus des droits humains subis exige davantage d'actions pour enrayer le sentiment généralisé d'impunité". Par ailleurs, alors que plusieurs élections, notamment présidentielle, sont prévues en décembre, M. Türk s'est dit profondément préoccupé "par la persistance des restrictions des libertés publiques et de l'espace civique du peuple congolais". Il a demandé que les engagements de principe pris par le gouvernement pour élargir l'espace civique et politique soient mis en oeuvre "de manière beaucoup plus concrète".

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