Le procès d'Ihsane El Kadi "se tiendra le dimanche 12 mars 2023 au tribunal de Sidi M'hamed à Alger", a indiqué Maghreb Emergent, citant les avocats de la défense. Plusieurs charges initialement retenues contre lui ont été abandonnées après son audition par le juge d'instruction, selon ces sources. M. El Kadi sera jugé uniquement pour "financement étranger de son entreprise", a précisé Maghreb Emergent. Par ailleurs, une demande de remise en liberté de M. El Kadi devait être examinée dimanche, mais ses avocats ont déposé auprès du président de la Cour d'Alger une requête en récusation des magistrats qui composent la chambre d'accusation chargée de prendre la décision, selon Maghreb Emergent. "La réponse à la demande de récusation sera rendue au maximum mardi", a précisé ce média. M. El Kadi est poursuivi en justice au titre de l'article 95 bis du code pénal algérien qui prévoit une peine de prison de cinq à sept ans pour "quiconque reçoit des fonds, un don ou un avantage...pour accomplir ou inciter à accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l'Etat, à la stabilité et au fonctionnement normal de ses institutions, à l'unité nationale, à l'intégrité territoriale, aux intérêts fondamentaux de l'Algérie ou à la sécurité et à l'ordre publics". M. El Kadi a été placé en détention provisoire le 29 décembre dans le cadre d'une enquête pour collecte illégale de fonds et atteinte présumée à la sûreté de l'Etat, après quatre jours de garde à vue. Il est soupçonné "d'avoir reçu des sommes d'argent et des privilèges de la part de personnes et d'organisations dans le pays et à l'étranger afin de se livrer à des activités susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l'Etat et sa stabilité", avait alors indiqué la Cour d'Alger. Une pétition organisée par Reporters sans Frontières (RSF) pour obtenir la libération du journaliste a dépassé samedi les 10.000 signatures. Début janvier, 16 patrons de presse de divers pays, dont le prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov, réunis par RSF, ont appelé à sa libération et à lever les entraves "inadmissibles" visant ses médias. L'Algérie figure à la 134e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022.
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